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Un scandale national. Voilà presque trois ans que l'affaire défraie la chronique. Et malgré les quelque 4 000 dépôts de plainte, la situation peine à évoluer : le Levothyrox, dont la nouvelle formule est entrée en vigueur au premier semestre 2017, continue d'être mis à disposition des millions de Français présentant une hypothyroïdie ou ayant subi une ablation de la thyroïde, soit 2, 2 millions de personnes.
Vice-président du conseil d'administration de l'ANSM, Claude Pigement a vécu l'affaire Levothyrox au coeur des autorités de santé, de son déclenchement en août 2017 à son départ de l'agence fin novembre 2018. Durant ces seize mois, il a été un témoin privilégié des multiples dysfonctionnements - médicaux, politiques, communicationnels - révélés par cette crise. Au contact de patients et de témoins directement concernés par les effets secondaires de ce médicament - dont la nouvelle formule engendrant fatigue, nausées, vomissements, vertiges et pertes de cheveux - il déploie un panorama aussi bien scientifique qu'humain de l'affaire du Levothyrox.
Pour l'heure, ni les victimes, qui ont pourtant attaqué le laboratoire Merck, ni les autorités sanitaires, qui ont réagi sur le tard, ne sont parvenues à obtenir gain de cause.