L’idée de départ est originale, même si j’espère qu’utiliser des personnages publics ne va devenir la nouvelle mode chez les romanciers (puisqu’il y a déjà eu récemment l’affaire Grégoire Delacourt/Scarlett Johansson. Pas sûr que le tennisman apprécie d’être ainsi mis en scène (dans des passages parfois très intimes) même si l’éditeur a pris les devants en changeant au dernier moment le titre du livre, « le fils de John McEnroe » en « Le tennis est un sport romantique ».
Grandir sans père est un thème plutôt classique, que l’auteur parvient ici à renouveler.
Le 10 juin 1984, devant le match McEnroe/Lendl, Juliette affirme à son fils que John McEnroe est son père. Dés lors tous les deux vont s’attacher à cette affirmation, sans qu’on sache jamais si elle tient du fantasme ou de la réalité. Mère célibataire sans ressources, ne s’en sortant que grâce à l’aide de ses parents, Juliette va plonger dans la dépression, se raccrochant sans cesse à cette lointaine étreinte pendant laquelle a été conçue son fils, alors qu’elle était jeune fille au pair aux Etats-Unis. Julien lui va s’efforcer d’être un digne héritier de ce père désigné et idéalisé en se mettant au tennis, il n’est pas vraiment doué mais c’est un travailleur, un laborieux. Tous deux vont désormais vivre au rythme des matchs de McEnroe, de ses victoires et de ses défaites, de ses coups de colères, de son apparition dans les magazines, des soubresauts de sa fin de carrière.
Entre une mère démissionnaire et un père fantôme, la solitude de ce petit garçon est forcément touchante, mais j’ai eu du mal à éprouver de la sympathie pour les personnages de ce roman. J’ai trouvé que l’écriture avait quelque chose de froid et de mécanique qui maintenait le lecteur à distance. Et puis si l’idée de base est séduisante, j’ai trouvé qu’ensuite ce roman tournait un peu en rond, et j’ai finalement eu du mal à aller au bout de ma lecture.
Le tennis est un sport romantique de Arnaud Friedman
Le roman débute lors de la finale de Roland Garros 1984 opposant Lendl à McEnroe. La mère de Julien passionnée de tennis persuade son fils de regarder le match. Très vite le ton monte entre la mère et son fils car Julien prend fait et cause pour Lendl alors mené deux sets à zéro, alors que sa mère, elle, ne jure que par McEnroe. Lorsque l'improbable victoire de Lendl se profile, la mère excédée par les encouragements de son fils pour Lendl lui avoue que McEnroe est en réalité son père!
Roman très agréable à lire où l'auteur décrit l'enfance de Julien marquée par cette image de père champion. Julien fera tout pour se montrer digne de son père même s'il n'en a pas le talent. Le poids de l'héritage de ce père absent est très bien décrit tout le long du roman.