Elly Griffiths nous propose ici un roman à la construction soutenue.
Pour autant sa complexité narrative n’est absolument pas rédhibitoire, puisque le lecteur ne se perd à aucun moment.
Claire, professeur de littérature, dispense ses cours dans un collège qui était autrefois la demeure d’un auteur devenu un classique de la littérature victorienne : R.M. Holland.
Et si la vie de Holland est connue pour ses nombreuses zones d’ombre et de mystères, la vie de la jeune professeure va elle aussi prendre un tour étrange lorsque sa meilleure amie est retrouvée assassinée de la même
façon que l’un des personnages de Holland, et avec à ses côtés une citation de sa nouvelle la plus célèbre : L’Inconnu.
Commence alors une course contre la montre pour Claire et deux lieutenants de police afin que la réalité ne rejoigne pas la fiction et découvrir l’identité du tueur avant qu’il ne continue le scénario de cette terrible nouvelle...
L’alternance des chapitres nous permet de suivre Claire, au travers de sa vie courante et de ses journaux intimes qu’elle tient de manière assidue ; Georgia, sa fille adolescente, et le lieutenant Harbinder Kaur.
Qui dans l’entourage de Claire aurait pu commettre ce crime ? Et surtout à quel point la vie de Claire et de sa fille sont en danger ?
L’un des principaux atouts de ce thriller repose sur la qualité des personnages. L’auteure s’est attachée à en faire des protagonistes à divers niveaux de profondeur et tous parfaitement cohérents dans leur évolution.
Le lieutenant Kaur en particulier nous offre un excellent exemple de personnage parfaitement construit, et, bien qu’elle ait un caractère assez froid de prime abord, elle deviendra pour beaucoup de lecteurs la protagoniste la plus marquante du roman, parce que la plus profonde.
L’autre excellent point est d’avoir intégré à l’intrigue la nouvelle de Holland, en nous la dévoilant petit à petit au cours de paragraphes spécifiques.
Si l’action n’est pas toujours au rendez-vous, Le Journal de Claire Cassidy n’en reste pas moins une lecture qui remplit agréablement sa mission, et nous donne très envie de (re)plonger dans les romans de Collins ou Le Fanu.
Une excellente raison de découvrir ce titre.
Un thriller à l'anglaise !
Cher Vous,
Claire Cassidy mène une vie des plus normale et sans anicroche depuis son divorce. Elle a quitté Londres pour offrir à sa fille une vie plus saine. Elle aime son métier de professeur dans un établissement qui a une forte symbolique pour elle puisqu'il a été le lieu de résidence de l'auteur sur lequel elle souhaite écrire une biographie.
Chaque jour, Claire s'efforce de relater ses journées dans son journal intime, à la fois exutoire, exercice d'écriture et confidence parfaite.
Mais quand un premier meurtre est découvert dans l'entourage de Claire et que celle-ci fini par découvrir des messages dissimulés dans son journal normalement personnel, Claire commence à prendre peur... D'autant que la police s'intérresse particulièrement à elle.
Si l'on considère que tout le monde ment.... peut-elle également se mentir lorsqu'elle relate ses journées dans ce cahier normalement inaccessible aux autres ?
Si l'on considère que tout le monde ment.... alors qui est le tueur ? Pourquoi communique-t-il avec Claire ? Essaie-t-on de faire vaciller Claire dans la folie ? Claire est-elle tout simplement une merveilleuse manipulatrice ?
C'est en créant un roman choral dans lesquels se percutent les points de vue de Claire Cassidy, de Georgie, sa fille, et d'Harbinder, l'agent de police que petit à petit le lecteur remonte le fil de l'histoire.
La construction du récit est intéressante puisqu'au fil des chapitres s'interposent des extraits du journal intime de Claire, des extraits de L'Inconnu, ce texte qui la fascine et semble avoir inspiré le meurtrier mais également des extraits du journal de Georgie.
Cette alternance aurait pu compliquer la compréhension des éléments mais Elly Griffiths a su les intégrer par petites touches qui éclairent ou complètent l'histoire et lui donne une dimension supplémentaire.
Si l'on ajoute à cela une ambiance typique du roman anglais dans lequel la psychologie de chacun est bien plus importante que la raison profonde de l'acte en lui-même, et une petite part d'ésotérique Le journal de Claire Cassidy devient un récit sans grands twists mais malgré tout impossible à lâcher tant que le fin mot n'est pas découvert.
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