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Vincent La Soudière se révèle aujourd'hui à travers la considérable correspondance qu'il adressa à son ami Didier durant près de trente ans. Dès le premier volume, couvrant les années 1964 à 1974 (C'est à la nuit de briser la nuit, Cerf, 2010), Vincent La Soudière apparaît comme un être tourmenté, hanté par le suicide, pour qui l'existence n'a de sens que par la création littéraire et l'oeuvre qu'il voudrait donner au monde.
Les lettres des années 1975-1980 réunies dans le deuxième volume (Cette sombre ferveur, Cerf, 2012) se situent autour de la publication du recueil Chroniques antérieures et témoignent d'un temps de crise d'une rare violence, crise existentielle et spirituelle suivie d'une descente dans les abîmes de la dépression ou du shéol. Ce troisième et dernier volume est certainement le plus dense et le plus profond : déchiré entre le monde de l'En Bas et celui de l'En-Haut, des « ténèbres du shéol » au « firmament pour témoin », Vincent La Soudière nous fait pressentir la mystérieuse articulation entre les ténèbres et une invincible lumière dont il porte l'espérance au plus profond de sa nuit, laissant un témoignage capital pour notre époque.