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« Je commence aujourd'hui cet ouvrage, ou du moins sa première ébauche, consacré au sujet inédit et encore bien peu documenté qu'est la biomutation (le néologisme est de mon cru.) La biomutation désigne un phénomène déjà amplement constaté, mais encore jamais étudié de manière rigoureuse et scientifique : la capacité qu'ont les objets inertes, et ce tout spécialement quand ils atteignent un haut degré de sophistication à, pour le dire vulgairement, prendre vie.
»
Brouillons du professeur Mirandol Brussière.
Quand la jeune Eugénia trouve refuge dans la maison du professeur Brussière, physicien en retraite dirigeant un petit cercle d'érudits, elle ne révèle pas immédiatement son extraordinaire nature : elle n'est pourtant autre que l'andréïde, la première femme artificielle, prodige d'une mystérieuse technologie décrite par Villiers de l'Isle-Adam dans L'Ève future.
Avec l'aide du professeur et des membres du cénacle, un étudiant passionné, un dandy mélomane, un aventurier aguerri et une voyante excentrique, Eugénia part en quête des secrets de sa conception, car une question obsessionnelle occupe son esprit : une machine peut-elle posséder une âme ?
Un très bon livre !
Un livre que j'étais très curieuse de découvrir !
Marie-Lucie Bougon a écrit il y a quelques temps une nouvelle parue dans l'anthologie Montres Enchantées (toujours chez le Chat Noir), et cette nouvelle une introduction à ce roman. Je n'ai pas lu cette nouvelle, mais je me suis malgré tout lancée dans Le Club des érudits hallucinés, et je ne le regrette pas !
Nous sommes à l'époque victorienne, et un club se réunit pour étudier les effets de biomutation, autrement dit la faculté de certains objets mécaniques à devenir vivants... Dans ce club, nous avons Bruissière, un vieux professeur ; Eusèbe, un étudiant ; Victor, un aventurier ; Barberine, une médium ; Alcibiade, un bourgeois ; et Eugénia, l'assistante de Bruissière.
Les affaires de ce club d'érudits va s'accélérer suite à une révélation fracassante d'Eugénia : elle est en réalité une andréïde, LA femme robot parfaite. Cette révélation pousse tout ses amis à enquêter sur ses origines mystérieuses, tout en tentant de résoudre une question fondamentale : les machines peuvent-elle avoir une âme ?
Dès le départ, Le Club des érudits hallucinés s'est révélé être un livre passionnant et foisonnant : les décors sont décrits à la pierre près, on a l'impression de pouvoir déambuler avec les différents personnages ; ces mêmes personnages qui sont tous passionnants, chacun pour des raisons différentes, que ce soit les amis ou les antagonistes ; les différentes thématiques qui sont abordées sont toutes passionnantes, avec notamment cette quête d'identité, cette lutte entre le métal et le vivant, la place des individus dans la société ; et au milieu de tout ça, nous avons des voyages en zeppelin, des duels au pistolets, et les avancées scientifiques qui s'opposent au spirituel.
Le tout forme un mélange homogène parfaitement réussi, brillant et prenant du début à la fin ! Comme toujours, une excellente découverte chez les éditions du Chat Noir, et je ne manquerai pas de suivre la carrière de Marie-Lucie Bougon !