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« Pendant que la vaillante armée des trente-neuf aiguilles de la classe piquait, cousait, ourlait, la coutume avait été instaurée par la mère Martelet de la lecture à haute voix par la quarantième élève. Le sort voulut ce jour-là que je fusse désignée comme lectrice. Je quittai ma place et montai sur l'estrade. La mère Martelet me tendit le livre qu'elle avait apporté. Je le pris, et, répondant à la demande d'une des élèves qui, simulant un faux intérêt frondeur vis-à-vis de la couture et de la lecture, en réclamait le titre, je pris connaissance, pour moi-même d'abord, de ce titre, puis avec un effarement certain, du nom imprononçable de l'auteur que je ne connaissais pas.
Puis, je le lus, par force, à haute voix, avec effort. J'avais douze ans. Je venais de la campagne. Le titre était : « Contes ». Cela, je connaissais. Et je poursuivis : "Cha-ques-pare". »