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1896, à Lyon. Blanche se sent prisonnière d’un mariage qu’elle n’a pas désiré. Fille de Français expatriés au Liban, elle a dû quitter son pays pour épouser un homme choisi par son père : Victor, l’héritier des Soieries Duvernay. Sa vie est bouleversée par sa rencontre avec Salim, un marchand de soie de Damas, qui la secoure, lors d’un accident de funiculaire. Elle comprend qu’ils vont souffrir, mais que « leur rencontre était écrite depuis toujours. » (p.43) Au décès de sa mère, elle se rend à Beyrouth, pour se recueillir. Elle décide alors de ne pas revenir en
France et part à la recherche de celui qu’elle aime passionnément. Ses deux enfants, Adrien et Oriane, grandissent en pensant que celle qu’ils appellent l’Absente est morte. Les reverra-t-elle ? Pourront-ils accepter son abandon au nom de l’amour, et surtout au nom de la liberté ?
En tant que mère, j’aurais pu détester Blanche. Pourtant, malgré cet acte que mon cœur a réprouvé, j’ai adoré cette femme. Elle a tout abandonné par amour, mais aussi pour ne plus étouffer. C’est une femme passionnée, déchirée entre deux pays et deux familles. Elle souffre de la perte de ses enfants, mais elle sait qu’ils se construisent, dans un foyer aimant. Cependant, cette douleur est gravée en elle et nous la ressentons, tout au long du récit.
Blanche est une femme de convictions, au tempérament enflammé et tempéré, à la fois. Elle a connu deux exils. Le premier, vers la France, lui a été imposé. Le deuxième, celui du retour sur ses terres natales, a été voulu, mais a nécessité des sacrifices. Sa personnalité est empreinte de ses deux vies. Alors que la guerre détruit tout en Europe, que Blanche craint pour la vie de ses enfants, la révolte en Syrie fait, elle aussi, couler le sang. Très impliquée dans la lutte, la jeune femme affronte, courageusement, les malheurs qui s’abattent sur elle. J’ai été émue par sa dignité et sa force, lorsque les tragédies la foudroient. A travers l’histoire de Blanche et de Salim, Theresa Révay décrit le feu qui a pris dans les pays du Levant, celui qui a soufflé sur Palmyre, sur Alep et sur Damas. Elle raconte la domination turque et la présence des troupes françaises. Blanche et les siens sont déchirés. Avec courage, ils défendent une cause à laquelle ils croient. L’issue est dramatique…
La soie relie les deux vies de Blanche. Le fil s’étire entre Lyon et la Syrie, grâce à Armand, un maître-tisseur. Il est le repère de la jeune femme, il est son socle et il est le lien qui lui permet de ne pas se renier, en unissant ses deux existences, de manière invisible. Une grande part du roman est accordée à l’art et aux métiers de la soierie : depuis l’élevage des vers jusqu’aux ateliers des grands couturiers. J’ai été passionnée par cet aspect de l’histoire qui montre la résistance face à la mécanisation et la transmission à travers les générations.
Même si La nuit du premier jour (j’adore ce titre) est une histoire de femme éprise de liberté, j’ai aimé que l’auteure n’ait pas cédé au manichéisme à propos des hommes. Salim, Adrien, Armand, Maxence, Adib et Elias sont des personnages qui m’ont beaucoup touchée. Leurs valeurs, leur intégrité et leur sensibilité m’ont émue.
De Lyon au Levant, des tranchées françaises à la révolte arabe, j’ai été emportée par le tourbillon romanesque et historique de cette sublime saga, qui s’étend de 1896 à 1920. C’est un gros coup de cœur pour moi.
Je suis toujours impatiente lorsque Theresa Revay sort un nouveau roman. Merci beaucoup aux éditions Albin-Michel et à Theresa pour ce service-presse qui s’est révélé un coup de cœur. Celui-ci me touche tout particulièrement, ma grand-mère ayant travaillé sur les métiers à tisser dès ses 14 ans et ayant connu une dureté de la vie propre aux années 1920 qui plus est issue d’un milieu modeste d’ouvriers et d’immigrés. Les descriptions, les détails des ateliers des tisserands, l’histoire du tissage face à la mécanisation ainsi que la passion pour ce métier ancestral transmis
de génération en génération sont magnifiquement représentés. Au fil des pages, j’avais l’impression de découvrir Lyon et ses traboules, son histoire tout comme celle de l’Empire ottoman. J’ai essayé de faire durer ma lecture le plus longtemps possible, comme d’habitude Theresa m’a emporté dans un tourbillon ou Blanche et Oriane, sa fille m’ont beaucoup touchée.
Lyon, mars 1896.
Blanche, mène la vie d’une épouse soumise à son mari et à son foyer. Déracinée de son pays, dans un mariage qu’elle n’a pas choisi, dans une société bourgeoise qui ne l’a jamais acceptée jusqu’à sa belle-mère qui ne supporte pas que son fils ait désobéit en prenant une étrangère pour épouse alors qu’il aurait dû faire un mariage dans la société lyonnaise.
Blanche, avide de liberté et d’indépendance est prisonnière dans une cage dorée jusqu’à cet incident qui va bouleverser sa vie tout entière.
Sa rencontre avec Salim Zahhar, négociant de Damas va lui faire renouer avec tout ce qu’elle a perdu. Des souvenirs de sa vie d’avant, de cette liberté dont elle est privée, des conversations sur la situation de l’Empire ottoman et de la Syrie… Jusqu’à leur liaison… Un amour interdit, fragile et qui va malgré les contraintes leur offre un instant de paradis aussi bref soit-il.
Et si une rencontre changeait votre destin ?
Blanche est-elle prête à sacrifier ses enfants pour son amant, sa liberté ?
Il lui aura fallu la perte d’un être cher pour se rendre compte de l’enfer qui l’attend si elle retourne vers son mari. Seul ses enfants Aurélien et Oriane peuvent fléchir sa décision. Sur les terres de son enfance, elle retrouve le goût à la vie et sa liberté loin d’une vie de prisonnière dans une cage dorée où le moindre de ses faits et gestes est épiée par la matriarche de la famille Duvernay.
Pour sa liberté et son amour pour Salim, elle doit renoncer à ceux qui lui sont chers : ses enfants.
Les années passent et une rencontre inattendue va semer le trouble chez Aurélien tandis que la Première Guerre mondiale se profile amenant son lot de secrets et de douleurs.
Dans un monde à feu et à sang, Oriane et Aurélien vont à leur tour embraser leurs destins tandis que l’Empire ottoman fait face à sa propre guerre conduisant à la révolte arabe.
De même que les canuts se sont battus pour la survie de leur art face à la mécanisation et à l’industrialisation, Blanche et ses enfants doivent affronter leurs destins et mettre un terme à toute une vie de mensonges.
De l’Orient au Levant, les passions se déchaînent tandis que le modernisme balaie l’artisanat ancestral mettant en péril le dur labeur de toute une vie.
Des soieries lyonnaises à celles du Levant, Theresa Revay emporte le destin de deux femmes aux confins du désert où peut-être le destin leur accordera une seconde chance !
Dans un monde gouverné par les hommes, les femmes vont utiliser leurs armes pour obtenir leur liberté.
Avec force et délicatesse, Theresa Revay esquisse le portrait vibrant d’une femme soumise aux convenances en quête de sa liberté ! Hommage à ces femmes fortes qui ont pris leurs vies en main quand les hommes étaient sur le front. La richesse de ce roman n’a d’égale que l’important travail de recherches effectué pour nous transporter au cœur de la vie lyonnaise et de l’histoire avec un grand « H ».
Le récit de Blanche, mariée contre son gré, arrachée à son pays pour vivre au sein d’une des plus respectable famille de Lyon sous le joug de Geneviève pour qui la réputation de sa famille passe avant tout quitte à mentir à ses propres petits-enfants est des plus fascinants.
Un voyage où les odeurs et les saveurs nous transportent dans un récit aux doux accents d’exotisme, mélange d’Orient et d’Occident !
« La nuit du premier jour » permet aux lecteurs de partir vers un voyage envoûtant le temps d’une belle histoire…
Secrets de famille des traboules de Lyon au Levant
Ce roman historique est une belle découverte. Theresa Révay nous livre une grande fresque historique dont l’enjeu est la tant convoitée soie des pays du Levant (Syrie et Liban), au point d’empêcher ces pays arabes de disposer d’eux-mêmes. La faute à l’Empire ottoman et à l’Occident, en 14-18, mais aussi, aux soyeux de Lyon. La grande bourgeoisie lyonnaise, qui méprise les canuts, qui pourtant tissent de si belles étoffes pour elle, cache des secrets inavouables pour maintenir intacte l’aura des Maisons de la soie. Le mariage forcé de Blanche, Française née au Liban, à un héritier des soieries lyonnaises fera éclater ce conservatisme bourgeois et catholique. L’amour véritable et l’amour meurtri seront de toutes les pages dans ce grand voyage de Lyon à Damas et Palmyre.