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Alors qu'elle est traditionnellement comprise comme la liberté d'existence des établissements privés d'enseignement, la liberté de l'enseignement est revendiquée par tous, aussi bien les défenseurs de l'enseignement public, que les défenseurs de l'enseignement privé. Ce paradoxe oblige à s'interroger sur le contenu de la notion.
Notion ambiguë, la liberté de l'enseignement est à la fois valeur, objectif de l'enseignement, mais aussi modus vivendi, permettant à des citoyens en désaccord dans leurs choix fondamentaux de vivre ensemble dans le cadre d'une même société.
Dans une société libérale, l'organisation de l'enseignement n'a pas seulement pour but l'acquisition d'un savoir.
Il s'agit aussi de former un homme libre. L'obligation scolaire, c'est le choix par la société, pour chacun des citoyens, de la liberté. À l'État d'organiser l'enseignement selon ce choix fondamental. Peut-être notre société n'est-elle plus libérale, mais socialiste ? A-t-elle pour but de former, non un homme libre, mais un homme socialiste ? Cette thèse, soutenue en octobre 1981, n'a pu tenir compte que des tout premiers signes du changement de société choisi en mai 1981.
