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Au moment où le dollar imposait dans un cadre non-réglementé son monopole de moyen de paiement international, la libéralisation et la déréglementation des systèmes financiers ont ouvert la voie en grand à une croissance considérable du capital de placement financier : depuis deux décennies, le fonctionnement et les performances de l'économie mondiale dépendent largement des décisions des institutions (fonds de pension, sociétés d'assurance, banques) qui transforment l'épargne en capital pour le valoriser sur les marchés financiers.
C'est un bilan critique de cette " finance mondialisée " que proposent dans ce livre des chercheurs renommés. Ils expliquent notamment comment l'architecture et la " gouvernance " de la mondialisation financière par les États-Unis et le FMI assurent la centralisation partout dans le monde de revenus (intérêts et dividendes) et les acheminent vers les grands centres financiers. Les systèmes de retraites par capitalisation qui alimentent cette accumulation financière sont au cour de mécanismes qui freinent la croissance de l'économie mondiale, en même temps qu'ils font des salariés les otages des marchés financiers.
Alors que la spéculation a provoqué, du Japon au Mexique et à l'Asie du Sud-Est, des crises qui ont déchiré ou affaibli le tissu social des pays et créé de très grandes souffrances, les États-Unis ont fait de leur position dominante dans les institutions financières l'un des piliers de leur hégémonie. On est ainsi obligé de se poser la question d'un lien possible entre cette hégémonie et la remontée récente du militarisme américain, qui absorbe une fraction élevée des ressources financières du monde.
(Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2004.)