Monique Debruxelles part et parle de petites choses quotidiennes, de situations classiques (une femme immigrée, une relation amoureuse, un homme qui traîne sa vie de veuf dans une espèce de jetset,…) pour basculer plus ou moins rapidement dans une sorte de dimension parallèle qui se confond avec la réalité. On a beau changer d’atmosphère pour aller clairement vers le fantastique ou l’absurde, drôle ou pas, cynique ou pas, on ne quitte pas non plus complètement la réalité, comme si les deux espaces se superposaient.
Cette sensation de superposition ne fonctionne que pour le
lecteur. Monique Debruxelles crée le décalage ensuite par le fait que les personnages qui se trouvent emportés dans l’absurde semblent eux coupés de ce qui reste de réaliste dans la scène où ils se meuvent.
Dans le respect d’un style propre aux nouvelles, l’auteur suspend la fin de chaque petite histoire, se préserve (et préserve le lecteur et le plaisir de la lecture) de donner toutes les clefs qui pourraient permettre d’appréhender les tenants et les aboutissants de chaque histoire : on est ainsi libre à la fois d’imaginer l’origine ou certains pans de ces histoires et de réfléchir à la suite que l’on pourrait donner à celles-ci.
On est loin d’un fantastique onirique, monstrueux, peuplé de créatures bizarres et effrayantes ; on est là dans un fantastique étrange et merveilleux, décalé, qui ne dit pas ses frayeurs et ses horreurs parce qu’elles ne s’incarnent pas et qu’elles restent des sensations diffuses.
« La distraction des gares » mérite plus qu’une lecture : elle en mérite plusieurs, toutes assurément différentes les unes des autres.
Ne vous laissez pas distraire
Monique Debruxelles part et parle de petites choses quotidiennes, de situations classiques (une femme immigrée, une relation amoureuse, un homme qui traîne sa vie de veuf dans une espèce de jetset,…) pour basculer plus ou moins rapidement dans une sorte de dimension parallèle qui se confond avec la réalité. On a beau changer d’atmosphère pour aller clairement vers le fantastique ou l’absurde, drôle ou pas, cynique ou pas, on ne quitte pas non plus complètement la réalité, comme si les deux espaces se superposaient.
Cette sensation de superposition ne fonctionne que pour le lecteur. Monique Debruxelles crée le décalage ensuite par le fait que les personnages qui se trouvent emportés dans l’absurde semblent eux coupés de ce qui reste de réaliste dans la scène où ils se meuvent.
Dans le respect d’un style propre aux nouvelles, l’auteur suspend la fin de chaque petite histoire, se préserve (et préserve le lecteur et le plaisir de la lecture) de donner toutes les clefs qui pourraient permettre d’appréhender les tenants et les aboutissants de chaque histoire : on est ainsi libre à la fois d’imaginer l’origine ou certains pans de ces histoires et de réfléchir à la suite que l’on pourrait donner à celles-ci.
On est loin d’un fantastique onirique, monstrueux, peuplé de créatures bizarres et effrayantes ; on est là dans un fantastique étrange et merveilleux, décalé, qui ne dit pas ses frayeurs et ses horreurs parce qu’elles ne s’incarnent pas et qu’elles restent des sensations diffuses.
« La distraction des gares » mérite plus qu’une lecture : elle en mérite plusieurs, toutes assurément différentes les unes des autres.