Au début de ce roman (court, écrit dans un style vif) l’auteur décrit la vie quotidienne dans un quartier de Bruxelles, Molenbeek, une femme qui marche, voilée, un homme qui, d’un regard, en fait sa future épouse, la famille et les voisins complices. Une sorte d’histoire d’amour mais sans amour. Juste avec des règles, des conventions que Fawzi a apprises sans les comprendre, et dont Fatima veut se libérer, avec une idée derrière la tête. Mais ce qui peut se concevoir et s’appliquer dans un quartier de Bruxelles, n’est pas applicable dans un autre. On imagine ce qui va se
passer. Mais les pistes vont se brouiller. Et c’est l’engrenage dans lequel tout le monde va se tromper, ou être trompé. Entre trahison et incompréhension, le dénouement est tragique. Pourtant, rien ne colle avec la « doctrine », sauf pour les « experts » du terrorisme qui vont démontrer le contraire. Si cette histoire ne renvoyait pas à des événements réels et douloureux, on pourrait parler de tragi-comédie.
Haletant et fin
Depuis quelques temps Fatima a arrêté momentanément ses études de lettres à la fac de Bruxelles. Elle s'est aussi couverte d'un voile et d'une djellaba noirs, pour sortir dans son quartier. Mais elle a aussi trouvé un travail dans un autre quartier, et se fait appeler Dany.
Ce roman intelligent et vif ne raconte pas seulement cette double vie d'une jeune belge d'origine marocaine. Il plonge aussi avec perspicacité dans les méandres de ce qui fait de l'islamisme radical une « actualité » occidentale. On constate avec ironie comment un vulgaire fait peut être interprété et récupéré par des « savants » ou des journalistes.