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« Jacques se releva, réussit à se tenir debout. Il fit quelques pas. La carte géographique, le pêcheur d'Arorae, les autorités de Tarawa, tous avaient été formels : il n'y avait pas d'île, pas un atoll à partir d'Arorae, ce sur une distance beaucoup trop importante pour avoir été parcourue en trois quarts d'heure ! Il crut pénétrer dans l'irréel, l'imaginaire fantasmagorique. Comment cette île, car c'en était une, avait-elle pu échapper à la perspicacité des autorités, des géographes, des scientifiques ? Non, ce n'était pas possible.
Pourtant, ce voyage en mer, cette expédition sur le hors-bord, ils l'avaient fait. À moins que... non, c'était inconcevable. Ils étaient trop loin d'Arorae. Sa gorge se noua. » Essayiste, dramaturge, S.-R. Fuchet est encore romancier et le démontre avec éclat au fil de ce texte qui débute comme une robinsonnade... pour finalement aborder des rives plus science-fictionnelles, voire fantastiques. Aussi nous fait-il pénétrer, en compagnie de Jacques et François, deux naufragés, l'étrange cité d'Utopia, où vont se jouer leurs destinées, où toute leur existence sera remise en cause, où même leurs cours se verront bouleversés.
Roman qui s'empare du motif classique de l'utopie pour mieux y imprimer sa marque, « L'Île éphémère » possède de ces ambiances oniriques qui aussitôt fascinent.
