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Particulièrement fier de mettre en ligne L'enfer est
vert.
C'est un texte neuf et audacieux. Comme chaque auteur, passée la
grande vague d'un livre, se remet au laboratoire, et qu'une piste
de recherche peut l'emmener soudain dans une zone neuve, et du
territoire découvert s'amorcera une autre conquête.
La zone neuve et le territoire découvert, c'est l'arrivée
décrite, dès le départ du texte, dans le "nordeste" brésilien, où
Leslie Kaplan et Heitor de Macedo (Lien -> http://www.federation-ateliers-psychanalyse.org/Lettres-a-une-jeune-psychanalyste.html) se sont
souvent impliqués.
L'autre conquête, c'est peut-être (elle ne sera
probablement pas d'accord) dans le livre récemment paru chez
POL : Mon Amérique commence en
Pologne.
Ce qui est fascinant, dans L'enfer est vert, c'est
comment la récurrence de cette phrase très simple, pure perceptionà l'arrivée au Brésil, parce qu'elle met tout de suite en vis-à-vis
de l'exploitation, de la misère, des grandes lois naturelles
tellement plus fortes que le destin humain, aussi, va inclure par
boucles successives tout ce que ces problématiques convoquent dans
le présent immédiat de l'auteur.
Ainsi, du même geste, parce qu'il y a violence, parce
qu'on traque la parole, la proche banlieue parisienne (Les
Lilas), ou l'actualité de notre côté du monde.
Mais aussi les
lectures, et les figures qui les incarnent (même Bob Dylan et
Rimbaud, eux-mêmes opposés comme les étranges saltimbanques deBalad of a thin man) : Leslie Kaplan a écrit (voirLes outils (Lien -> http://www.pol-editeur.fr/catalogue/fichelivre.asp?Clef=5704) sur Marguerite
Duras, sur Maurice Blanchot avec lequel elle a longtemps et
densément correspondu, mais, derrière, sont des figures plus
tutélaires, emblématiques, Franz Kafka et Hannah Arendt, qui
revient toujours, comme si l'hommage ne valait qu'àêtre mis à
l'épreuve, recreusé, dans les textes de Leslie.
Et s'amorce un autre glissement : la littérature l'autorise
par une autre figure, cette fois-ci originelle : Alice au
pays des merveilles, dans la langue anglaise, c'est
l'apprentissage d'enfance entre réalité et fiction, et que cette
frontière est mouvante, active, joue à la fois sur le réel où on
coupe les têtes, et sur le rêve qui y mène.
Alors - la première
fois ? - la langue anglaise vient travailler le corps
du récit, le dédoublant en voix off, mais ce dédoublement est aussi
dédoublement d'instance : la façon dont on convoque êtres et
lieux n'est pas la même.
C'est à ce voyage qu'on vous convie. Leslie Kaplan avait d'abord
confié ce texte à la collection Inventaire/Invention de Patrick
Cahuzac, et c'est lui rendre hommage que de vouloir, dès
maintenant, assurer la continuité d'existence d'un textenécessaire.
Ne vous privez pas de ce voyage.
Pour une fois, on insiste.
FB (Lien -> http://www.tierslivre.net)