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La première célébration, en 1890, du 1er mai en France ne donne guère lieu à débordements, sinon à Vienne (Isère) où plane le spectre de l'anarchie : on "abîme" un commissaire, on pille une usine de draps, la grève éclate. L'avant-veille, Louise Michel et le propagandiste Tennevin sont venus chauffer les esprits, le temps d'un meeting, avant de repartir pour Paris et d'y être arrêtés à leur descente du train.
Les "meneurs" locaux et Tennevin - non Louise Michel, furieuse d'être écartée par un non-lieu - sont condamnés en août par la cour d'assises de Grenoble. Mais qui, de l'accusateur ou des accusés, tient la sellette ? Du tribunal à la tribune, il n'y a qu'un pas : le procès est exemplaire de l'art de la parole agitatrice des anarchistes qui feront de son récit un nouveau manifeste.
Claude Rétat, directrice de recherche (CNRS/Sorbonne), est spécialiste de la littérature du XIXe siècle, en particulier du romantisme (Hugo, Michelet), et, pour la fin du siècle, de l'ouvre de Louise Michel, à laquelle elle a notamment consacré l'essai Art vaincra ! Louise Michel, l'artiste en révolution et le dégoût du politique et le recueil La Révolution en contant, Histoires, contes et légendes de Louise Michel (Bleu autour, 2019).