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Le développement échouerait-il par défaut de mémoire ? Olivier Ruë le montre par une étude historique, naturaliste et socio-économique de l'une des plus longues séries de grands aménagements réalisés en Afrique. L'auteur démontre que la répétition des faillites des interventions repose, en dépit des changements politiques, sur la permanence de défauts de mémoire, de différentiels de perception et de cloisonnements des connaissances, des savoirs et des expériences.
Des travers hérités de la colonisation, dont les conséquences sont les échecs agro-économiques des interventions, la démobilisation des acteurs, la déresponsabilisation des décideurs et la dégradation de l'environnement. Une présentation de l'état actuel des ressources littorales conduit à préciser les menaces qui pèsent sur elles et à définir les enjeux de leur valorisation.
Aussi, l'auteur propose-t-il aux décideurs d'engager un travail d'analyse des mémoires du développement, mais aussi des modes de capitalisation, d'élaboration, de transmission et de communication politique de l'information dont le gel bloque depuis tant d'années les évolutions techniques, socio-économiques et politiques.
Leur diffusion constitue le levier de la réappropriation de l'initiative du développement par les acteurs locaux. La préservation de l'environnement et la valorisation des ressources sont conditionnées par l'épanouissement social. Elles reposent ensemble sur la réconciliation du savoir et du pouvoir.
L'enjeu est de passer d'un développement durable à un développement " désirable " par les populations, et d'une politique de coopération à une politique de médiation.
Les leçons que l'on tire de cette expérience s'appliquent aux politiques menées au sud comme au nord.