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Alors que la guerre menée à la contrefaçon de médicaments semble obéir aux préceptes sanitaires les plus élémentaires, Mathieu Quet dans cette enquête qui nous conduit des bureaux des multinationales aux pharmacies de village des populations les plus démunies démontre qu'il s'agit une fois de plus d'une offensive de l'Industrie pharmaceutique pour défendre ses intérêts et maintenir son contrôle.
Opérations de police, multiplication des saisies, renforcement des législations, nouveaux accords internationaux : la lutte contre ce qu'on appelle la contrefaçon des médicaments a pris une ampleur inédite depuis les années 2000.
Qui pourrait y trouver à redire ? N'a-t-on pas droit dans les pays du nord mais aussi dans les pays les plus pauvres à des médicaments de qualité, contrôlés et contenant bien le bon principe actif en quantité suffisante ? Pourquoi faudrait-il s'étonner que l'Organisation mondiale de la santé ait rallié les grands laboratoires pharmaceutiques dans ce combat au service de la santé pour tous ?
Mathieu Quet a parcouru le monde pour enquêter sur ce qui ressemble tant à une opération de bon sens.
Mais, comme toujours, il faut se méfier du bon sens quand il s'agit d'une industrie aussi puissante et agressive que la pharmacie. Derrière cette bataille contre les contrefaçons, pourraient bien se dissimuler d'autres enjeux. Sous prétexte de défendre la bonne santé des patients, l'industrie pharmaceutique pourrait avoir trouvé là un moyen de reprendre le contrôle d'une situation qui avait paru lui échapper quand des ONG et des pays du Sud s'étaient révoltés contre l'impossibilité d'avoir accès aux médicaments contre le Sida.
Et, au-delà même de l'industrie pharmaceutique, ce sont les transformations en cours du capitalisme et de ses outils de contrôles qui pourraient être en cause.