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" On ne peut que craindre de voir le conflit espagnol se terminer par la victoire d'un des deux partis. " Telle est la position - dont l'actualité n'échappera à personne - de la Confédération Internationale des Syndicats Chrétiens (CISC) en 1937, tandis que des militants socialistes et républicains venant de toute l'Europe rejoignent les Brigades internationales et que les évêques espagnols, quant à eux, appellent à une croisade contre le Front populaire.
Cette position indépendante caractérise le mouvement syndical chrétien qui depuis sa naissance à la fin du XIXe siècle semble être à la recherche d'une " troisième voie ".
Celle-ci se situe d'abord entre le libéralisme capitaliste d'une part et le socialisme de l'autre, mais pendant l'entre-deux-guerres elle se distingue également fortement du fascisme.
Après 1945, les syndicats chrétiens, malgré leur attachement aux valeurs occidentales, refusent la logique de la Guerre froide qui scinde le monde en deux. Et, à nouveau, l'internationale chrétienne creuse son propre chemin, s'orientant de plus en plus vers le Tiers-monde.
Ce choix mène à une pénible mais grande aventure politique et intellectuelle, qui aboutit, en 1968, à la métamorphose d'un mouvement chrétien et européen en un mouvement tiers-mondiste.