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Situé au Pays de Galles, une région encore relativement sauvage, isolée de tout et frappée par la crise des années 1980, Foodboy dissèque l'amitié de deux hommes dont les modes de vie deviennent de plus en plus différents. Gareth, un jeune gallois, rassemble de la nourriture pour son ami Ross qui vit en ermite, complètement retiré de la civilisation. A travers une série de flash-back, Carol Swain montre l'évolution de leur relation, leur vie avec des hippies, la glande quotidienne et les événements marquants comme le souvenir d'une altercation avec un prêcheur à l'occasion d'une réunion municipale.
Lorsque Ross commence à montrer des signes de troubles du comportement et le désir de s'éloigner des contingences de la vie en société, Carol Swain délaisse la description picaresque pour nous plonger dans une histoire sur la perte d'humanité. Alternant réalisme documentaire et fantastique, Foodboy traite du rapport au monde qui nous entoure et de la résistance des liens d'amitiés qui unissent deux amis d'enfance alors que leurs chemins se séparent.
« Une histoire humaine, sauvage et sensible... sombre et plein de vie, comme la terre, Foodboy est un petit chef d'ouvre, le parfait exemple de ce dont la bande dessinée moderne est capable, lorsqu'elle s'en donne les moyens. » Alan Moore.
Sombre abandon
Jusqu’où l’amitié peut-elle aller? Jusqu’où la déchéance et la solitude peuvent entraîner un être?
Dans un Pays de Galles sauvage et en plein désarroi économique, deux jeunes vont connaître deux trajectoires diamétralement opposées. L’un, Gareth s’accroche, tente de trouver un emploi dans cette ambiance difficile. L’autre, Ross s’enferme dans son mutisme et son isolement, s’enfonçant chaque jour un peu plus dans l’état insociable, comme le pays dans la crise.
Pour ne pas rompre, Gary maintient entre eux un fil de plus en plus ténu, chimérique. Une amitié qui inexorablement s’enfuit, se réduit comme le lac où se terre désormais Ross, se muant en relation maitre-animal, en contact nourricier, en basse besogne digne d’un de ces foodboys «(Ces) jeunes qui allaient au combat, qui faisaient le sale boulot, pendant que les seigneurs s’enrichissaient sans risque, loin des batailles».
Une histoire sombre, complexe, où le destin de la région et des personnages semblent scellés, où déclin et perte d’humanité apparaissent comme les issues extrêmes d’une chute vertigineuse d’un pays entier. Un récit mis en exergue par la préface d’Alan Moore, véritable sémaphore tentant d’éclairer l’obscurité de l’histoire. Un sentiment mitigé subsiste à la fin, un goût d’inachevé comme cette vie qui s’échappe un peu plus de Ross au grand dam de son ami.