En cours de chargement...
Non, Beckett n'est pas seulement l'écrivain du gris et des demi-teintes, de l'obscurité et de la pénombre. A côté des ombres grises, tonalité dominante dans ses textes, se lève une autre voix qui, traversant la lumière éblouissante des grands espaces, devient hymne et s'épanouit dans les inoubliables nocturnes de Molloy, où la nature se change en murmure et se fait proche, presque palpable.
Dans son admirable Duello, Casanova nous convie à une forme exquise de sensibilité qui prend la langue elle-même comme objet.
La joute verbale précède le duel et en est, à tous les niveaux de l'écriture, le véritable moteur.
L'épisode de la bataille de Waterloo, dans la Chartreuse de Parme de Stendhal, écrit singulièrement le sensible, comme éclatement du temps et de l'espace où la sensation se révèle vertigineuse, impossible.
Trois approches diverses et exemplaires de l'expérience sensible sont ici proposées. Un point commun les relie néanmoins, celui de pousser les catégories de la perception vers leurs extrêmes, vers un au-delà du sensible, point ultime où le sujet s'abîme dans son objet.