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Prix Nobel de littérature en 1981, l'écrivain britannique William Golding (1911-1993) n'a cessé de consacrer l'écriture à un devoir d'énonciation qui, aux symboles factices ou exténués de son époque, oppose l'acte littéraire comme " signature gribouillée dans l'âme humaine ". La parole en dérive, c'est celle qu'il dénonce dans ses récits et nouvelles, condamnée à déchoir depuis que la claire parole des pères s'est dédite dans le bavardage ou la menace.
Parole errante, aporétique en ce qu'elle condamne le récit au silence ou à la contradiction, tout en s'efforçant en vain de recouvrer une vocation métaphysique abjurée, ou d'entretenir le fantasme d'une langue innocente des origines. Mais c'est aussi la parole heureuse de l'écrivain lorsqu'elle invite au rachat de la langue dans ses flottements mêmes, lorsque ces égarements la font prétendre à un dire prophétique et poétique.