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Targa me reçut comme un frère. Quelque part, il était comme un frère. Espagnol par son père, rugbyman par sa mère, il avait le sens de l'hospitalité propre aux petites gens qui ont réussi à force de travail, sans renier pour autant leurs origines modestes.
Le père de Targa qui avait eu ce dernier avec une Biterroise de vingt ans sa cadette était un ancien combattant de la Fédération anarchiste Ibérique.
Toujours alerte, malgré ses 85 ans, il vivait sous le toit de son fils et de sa bru. Targa me proposa, le temps de me refaire une virginité, de tenir le comptoir du « Durruti », le bar-tabac de son père, situé dans les faubourgs de Béziers.
Je m'installai donc, et bossai à corps perdu, en essayant, sinon d'oublier, au moins de retrouver une santé mentale. Les mois passaient, ternes et sans saveur, dans une ville étrangère où je n'avais aucune attache.
Targa me sortit de cette routine, un soir d'automne, à la fermeture du bar. Nous grimpâmes dans sa voiture de sport et partîmes en direction de Narbonne.