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Le combat de Césaire est une insurrection pour relever le défi d'un déni d'humanité. C'est donc un combat qui n'appelle à la résurrection de la particularité nègre spoliée que pour la voir réaffirmée dans l'horizon d'une universalité vivante. Renvoyant dos à dos le négrocentrisme, qui est un racisme par réaction, et l'universalité abstraite, ce masque du particularisme blanc triomphant, il revisite le principe de poésie pour y voir l'étincelle créatrice dont la reprise politique doit permettre d'organiser la vie vraie.
Le concept de marronnage poétique s'est ainsi imposé pour donner à entendre l'originalité féconde de la démarche césairienne. C'est pour le Nègre, diverti de lui-même par la mort blanche, mais, plus généralement, pour l'humain en quête de lui-même dans l'homme, que le grand Martiniquais a pris la parole. La Négritude qu'il revendique, et qu'il invite, avec passion et génie, à partager, est ainsi une Négritude de la diversité, une Négritude qui découvre la diversité hors de soi mais aussi en soi et enseigne, par là même, que le beau mot de rencontre dit l'horizon des germinations majeures.
C'est ce message de la diversité comme principe d'une poétique de la vie que Césaire n'a cessé de délivrer dans sa poésie, dans son théâtre et dans ses écrits théoriques. Son grand rêve est celui d'une civilisation nouvelle à bâtir.