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Longtemps après, lorsque les douleurs se seraient refermées, que les survivants raconteraient l'événement sans que l'émotion vînt leur nouer la gorge, certains jureraient avoir senti la veille une forte odeur de soufre dans l'atmosphère. D'autres diraient l'avoir humée depuis trois jours, sans toutefois y avoir prêté attention. Peut-être, allez savoir, l'odeur n'avait-elle existé que dans leur imagination, ou n'avait-elle pas été assez persistante pour qu'on s'en alarmât.
Avril 2009 : la terre tremble en Italie. Dans un village des Abruzzes, un couple mixte, Azaka et Mariagrazia, attend dans la joie l'arrivée de son premier bébé. Sous le regard réprobateur des uns, opposés à la présence des étrangers dans la région, et la curiosité bienveillante des autres. Si les secousses tendent à exacerber les tensions, elles viennent rappeler à Azaka un épisode traumatisant de son enfance : un autre séisme, à l'autre bout du monde, pendant lequel il fut enseveli sous les décombres.
L'histoire se répéterait-elle? Où qu'il soit, doit-il redouter la colère de la Terre? Des questions que pour l'heure il refuse de se poser : bientôt il sera père, le bonheur ne lui échappera pas. Entre chronique au quotidien et commedia dell'arte, Ballade d'un amour inachevé revisite les séismes de L'Aquila et d'Haïti, auxquels l'auteur s'est retrouvé mêlé. Comme souvent chez Louis-Philippe Dalembert, l'humour et la force de vie dominent tout au long du roman.
Le malheur frappe toujours trois fois...
Au village de Cipolle, non loin de l'Aquila dans les Abruzzes italiennes, vit Azaka, un immigré haïtien, arrivé un peu par hasard dans cette région reculée de la péninsule. Il gère un petit magasin de reprographie et vient de se marier avec Mariagrazia, une assistante sociale dans la quarantaine. Le couple, plutôt bien intégré, attend un enfant quand les premiers signes avant-coureurs du cataclysme naturel s'annoncent. En effet, nous sommes en avril 2009, à quelques instants d'un terrible séisme qui va rappeler de douloureux souvenirs à Azaka, rescapé d'un autre tremblement de terre vécu dans l'enfance pendant lequel il resta trois jours enseveli sous les décombres. L'histoire ne serait-elle qu'un perpétuel recommencement ? Une incroyable malchance s'acharnerait-elle sur Azaka ? La terre se montrerait-elle encore plus cruelle que la première fois ?
« Ballade d'un amour inachevé » est un livre qui débute comme un classique roman sentimental puis qui évolue vers la tragédie avant de finir dans un drame social des plus sordides. Les personnages sont sympathiques, bien campés et comme pétris d'humanité. Azaka est un brave homme, serviable, accommodant, aimable, une sorte de philosophe sans frontière. Mariagrazia se présente comme une charmante femme, rebelle et un peu cabocharde, très amoureuse de son mari et atteignant une sorte de plénitude dans sa grossesse. La description de la belle famille italienne avec ses emportements, ses grands gestes et ses déclarations à l'emporte pièce est bien observée quoi que légèrement caricaturale. Plus convenue semble l'intrigue. Dans un tel contexte, il serait étonnant d'arriver à un happy end ! La fin m'a semblé peu originale, très convenue et même un tantinet invraisemblable. Le style de Dalembert, assez agréable dans l'ensemble si on lui passe son utilisation très particulière des temps de la conjugaison, manque un peu de rythme et de fluidité et ne comporte pas le moindre dialogue. A noter également que l'auteur, écrivain confirmé vu le nombre d'ouvrages signés depuis 1982, a bénéficié, pour la rédaction finale de ce livre, d'une résidence d'écriture à la Saline royale d'Arc-et-Senans financée par la région Franche-Comté.