Muglione, petite ville désolée en pleine campagne dans les plaines de Pise
Fiorenzo 19 ans qui a perdu sa main quelques années plus tôt en cherchant à exploser avec un gros paquet de pétards l'énorme bestiole qui hante le canal puant des environs, le roman raconte son passage bouleversé de l'adolescence à l'âge adulte. Tiziana la trentaine, de retour dans sa ville natale, elle s'occupe d'un centre d'orientation pour les jeunes occupé par les vieux du coin depuis que l'unique bar de la ville a fermé, alors qu'avec son diplôme elle pourrait trouver un travail dans une ville européenne.
Enfin, le jeune Mirko, qui va être le pivot de cette histoire pleine de passion et d'ironie, doué pour les études mais faisant tout pour ne pas réussir afin de plus subir la vindicte de ses camarades, devenu par hasard un jeune prodige du cyclisme sous la houlette du père de Fiorenzo, ce dernier va d'abord le prendre en grippe, le malmener, et devenir un père de substitution en lui apprenant la défaite qui lui redonnera le gout de la victoire.
Ce roman est plein de fraicheur, se tenant volontairement du côté de la vie alors qu'il décrit des personnages emberlificotés dans des racines de douleur, l'auteur explore avec un mélange d'émotion et d'humour, différentes facettes de la perte : celle d'une mère complice et celle d'une main, de l'innocence enfantine et de la réussite. Il articule habilement l' éducation sentimentale, le fiasco de la première expérience sexuelle et le crépuscule d'un amour naissant. La dialectique entre la victoire et la défaite, la faiblesse et la force, et l'atterrissage parfois rude dans cette zone frontalière incertaine où l'on apprend à absorber les impacts négatifs venant du monde extérieur. Les scènes se déroulant dans la réserve du magasin de pêche, là où sont entreposés les appâts vivants, en offrent une représentation symbolique, cette pièce est une sorte de cocon protecteur, un refuge pour Fiorenzo puis pour Mirko, et en même temps une manière d'expérimenter la mort en côtoyant et écoutant, au coeur de la nuit, le bruissement des différentes espèces de ver...
"J'ai l'impression que c'est la vie : un fleuve qui roule sur nous, on en prend ce qu'on peut, on en perd, parfois on ne s'aperçoit même pas qu'il est passé, quand il apportait peut-être pile ce qu'il nous fallait. Mais on ne peut pas le savoir, ni trop s'attarder à y réfléchir, parce qu'on est encore au milieu du fleuve, que tout arrive, passe, s'en va."
Appâts vivants
Muglione, petite ville désolée en pleine campagne dans les plaines de Pise
Fiorenzo 19 ans qui a perdu sa main quelques années plus tôt en cherchant à exploser avec un gros paquet de pétards l'énorme bestiole qui hante le canal puant des environs, le roman raconte son passage bouleversé de l'adolescence à l'âge adulte. Tiziana la trentaine, de retour dans sa ville natale, elle s'occupe d'un centre d'orientation pour les jeunes occupé par les vieux du coin depuis que l'unique bar de la ville a fermé, alors qu'avec son diplôme elle pourrait trouver un travail dans une ville européenne. Enfin, le jeune Mirko, qui va être le pivot de cette histoire pleine de passion et d'ironie, doué pour les études mais faisant tout pour ne pas réussir afin de plus subir la vindicte de ses camarades, devenu par hasard un jeune prodige du cyclisme sous la houlette du père de Fiorenzo, ce dernier va d'abord le prendre en grippe, le malmener, et devenir un père de substitution en lui apprenant la défaite qui lui redonnera le gout de la victoire.
Ce roman est plein de fraicheur, se tenant volontairement du côté de la vie alors qu'il décrit des personnages emberlificotés dans des racines de douleur, l'auteur explore avec un mélange d'émotion et d'humour, différentes facettes de la perte : celle d'une mère complice et celle d'une main, de l'innocence enfantine et de la réussite. Il articule habilement l' éducation sentimentale, le fiasco de la première expérience sexuelle et le crépuscule d'un amour naissant. La dialectique entre la victoire et la défaite, la faiblesse et la force, et l'atterrissage parfois rude dans cette zone frontalière incertaine où l'on apprend à absorber les impacts négatifs venant du monde extérieur. Les scènes se déroulant dans la réserve du magasin de pêche, là où sont entreposés les appâts vivants, en offrent une représentation symbolique, cette pièce est une sorte de cocon protecteur, un refuge pour Fiorenzo puis pour Mirko, et en même temps une manière d'expérimenter la mort en côtoyant et écoutant, au coeur de la nuit, le bruissement des différentes espèces de ver...
"J'ai l'impression que c'est la vie : un fleuve qui roule sur nous, on en prend ce qu'on peut, on en perd, parfois on ne s'aperçoit même pas qu'il est passé, quand il apportait peut-être pile ce qu'il nous fallait. Mais on ne peut pas le savoir, ni trop s'attarder à y réfléchir, parce qu'on est encore au milieu du fleuve, que tout arrive, passe, s'en va."