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"Dans l'âme de Sophocle, l'ivresse divine de Dionysos, la
profonde inventivité d'Athéna, la sagesse discrète d'Apollon
étaient uniformément confondues", écrit Friedrich Schlegel
dans Sur l'étude de la poésie grecque, ouvrant ainsi la voie à
une compréhension nouvelle des phénomènes esthétiques,
systématisée par Nietzsche près d'un siècle plus tard, dans la
dualité de l'apollinien et du dionysiaque.
Ainsi, cet écrit du
jeune Schlegel, publié en 1797 et inédit en français, inaugure
une "idée de la poésie" en rupture radicale avec le classicisme
et peut être considéré comme la première esquisse d'une
théorie esthétique du Romantisme. "Quand on lit, au début de
sa dissertation Sur l'étude de la poésie grecque, le panorama
des tendances artistiques de son temps qu'offre Schlegel, il
semble qu'il ait eu une conscience plus ou moins claire de
l'analogie entre la problématique de la théorie de l'art et celle
de la théorie de la connaissance", écrivait Walter Benjamin.