En cours de chargement...
"Alors tout autour de nous dans les roseaux secs se fit un bruissement comme si des animaux eussent rampé, et une odeur fétide et âcre emplit l'air : je la connaissais, cette odeur. Je vis les animaux aux corps de crabe, aux pattes d'araignées, pulluler autour de nous et traîner leurs corps jaunes, mous et poilus, dans les herbes écartées. Il en passa des centaines, empoisonnant l'air, culbutant, se tortillant, rampant, levant leurs hideuses têtes sans bouche.
Les oiseaux, à moitié endormis et surpris par l'obscurité voletaient devant eux, en proie à une terreur panique. Les lapins surgissaient de leurs terriers : les belettes se glissaient pareille à des fantômes en fuite. Tout ce qui restait d'êtres vivants dans la forêt se levait et fuyait devant cette invasion hideuse. J'entendis le cri d'un lièvre terrifié, le reniflement d'un chevreuil en déroute, et le galop pesant d'un ours.
Pendants ce temps, j'étouffais, à demi suffoqué par cette odeur empoisonné".