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La réception de Shakespeare débute en France comme en Allemagne vers 1750. Voltaire en France, Wieland, Lessing, Mendelssohn en Allemagne en sont les principaux relais. " Tout barbare qu'il étoit, il mit dans l'anglois, écrit Voltaire, cette force et cette énergie qu'on n'a jamais pu augmenter ensuite sans l'outrer, et par conséquent l'affoiblir. " Comment la connaissance de Shakespeare accompagne-t-elle et nourrit-elle même la volonté d'émancipation à l'égard des normes classiques ? Comment stimule-t-elle la défense du goût national de part et d'autre du Rhin ? Et, plus largement, comment la lecture de Shakespeare participe-t-elle à l'émergence d'une nouvelle sensibilité, celle qui prévaut par exemple dans Götz von Berlichingen (1773) ou dans Les souffrances du jeune Werther (1774) ? Le présent volume se propose d'étudier cette réception dans sa diversité en s'attachant plus particulièrement aux questions de mise en scène et de traduction et en prenant en compte les échanges littéraires, les confrontations d'idées et les batailles esthétiques par-delà les frontières nationales.