En cours de chargement...
La place et les problématiques récentes de la recherche en histoire sociale ont été minorées dans les programmes de l'enseignement secondaire français au fil des réformes. Ce numéro spécial s'interroge sur les raisons d'un phénomène, qui, avec des spécificités nationales, apparaît dans plusieurs pays européens. Il propose des pistes pour mieux intégrer le social dans l'enseignement. Michel Pigenet montre ainsi comment, après Ernest Labrousse et Fernand Braudel, la recherche est loin d'avoir épuisé les chantiers de l'histoire sociale, en s'ouvrant à de nouvelles perspectives, de nouveaux objets.
Patrick Garcia décrit l'évolution des liens entre enseignement et historiographie, entre " tradition ",
" retards et ajustements ", questionnant les finalités de l'enseignement de l'histoire et le champ de l'histoire sociale. En écho, Christiane Kohser-Spohn présente l'entrée tardive de l'histoire sociale dans la recherche en Allemagne, son intégration dans l'enseignement et aujourd'hui sa mise en question. Paolo Giovannini étudie l'évolution des relations entre histoire - sociale - et sociologie en Italie, plaidant pour une approche localisée du social en histoire et en sociologie.
Alors que Laurent Albaret examine le décalage entre une recherche développée en histoire sociale du Moyen Age, et la pauvreté des programmes d'enseignement en France, Marc Deleplace analyse le glissement de l'histoire sociale vers l'histoire politique et culturelle dans l'enseignement de la Révolution française au lycée. Pour l'Espagne Rafael Valls explicite les enjeux politiques que pose la place de l'histoire sociale dans les manuels de l'enseignement secondaire.
Quant à Charles Heimberg, chercheur suisse, il ouvre de nouveaux horizons vers l'enseignement d'une histoire investigatrice, pour l'apprentissage du lien social et des solidarités.