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Le terme "Alévi" désigne les groupes particulièrement attachés à Ali, le gendre du prophète Muhammad. En Turquie, on appelle ainsi les membres de l'importante minorité chiite, forte de quinze à vingt millions de personnes. Les conceptions religieuses de cette minorité sont le produit de diverses influences : celle du gnosticisme, du chamanisme, du bouddhisme et du christianisme. Sur ces croyances et pratiques pré-islamiques se sont greffés les principes philosophiques et religieux du mysticisme musulman, le soufisme.
Pendant sept siècles, l'alévisme resta essentiellement circonscrit au sud-est de l'Anatolie. Les bouleversements socio-économiques que la Turquie connut au XXe siècle provoqueront la fin de ce confinement. Après la seconde guerre mondiale, une partie des communautés alévis vont quitter les régions déshéritées du sud-est pour gagner les villes de l'ouest plus prospères ou tenteront leur chance en émigrant vers l'Europe occidentale à l'instar d'autres communautés turques.
A l'heure actuelle, ces Alévis "occidentaux" se répartissent en différents groupes qui balancent entre la perte de références, la perpétuation des traditions et la recherche de nouvelles formes identitaires. Ce document est le résultat d'une étude réalisée au sein des communautés alévis en Belgique avec une attention particulière à l'une d'elles, à la frontière entre plusieurs dynamiques de "réalévisation".