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Ce livre a pour ambition d'ouvrir un débat aujourd'hui réservé la seule communauté scientifique en faisant connaitre au public français l'important ouvrage publié aux Etats-Unis sous le titre The Rise of the Virtual State. Wealth and Power in the Coming Century. L'oeuvre de Richard Rosecrance fait exception en s'interrogeant sur les mutations subies par les politiques conduites par les Etats : l'auteur montre que la richesse des nations repose de plus en plus sur les services, les Etats tirant une part grandissante de leur prospérité d'unités de production situes hors de leurs frontières, en raison notamment des activités des entreprises transnationales.
Ces évolutions entraineraient un nouveau type d'Etat qu'il définit comme virtuel et, par conséquent, une transformation radicale des relations internationales. Bertrand Badie doute que le changement multiforme décrit par Rosecrance jette les bases d'une intégration pacifique, comme celle de nouveaux modes de régulation : on sait que la paix passe par l'invention de la sécurité humaine ; mais on ne sait pas encore quel type de calcul dissuade un Etat de chercher satisfaire son désir de puissance, ni surtout quelles voies permettent l'intégration des nouveaux acteurs sociaux internationaux.
Pour Pierre de Senarclens, la thèse de Rosecrance procède d'une erreur conceptuelle, puisqu'elle présuppose que l'économie est une réalité autonome, découplée du social et du politique. Pierre Hassner, lui, défend son collègue d'outre-Atlantique, dont l'originalité réside principalement dans la critique constante des prétentions américaines.