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L'auteur de ce monologue a passé du temps avec celles et ceux qu'on appelait autrefois chemineaux, sans-abri ou vit-partout et naguère clochards ou vagabonds. Aujourd'hui, la société tatoue trois lettres sur leur peau : SDF. Est-ce mieux ? Les services sociaux font-ils mieux que les actes de charité d'hier ? Maria a lâché Pilo et Pilo est perdu. Les SDF sont des migrants à leur façon. Ils veulent vivre.
Leurs mots, comme leurs larmes, ne sont pas encore taris. Ils tentent de passer de l'enfer à l'espoir. Ils sont prêts à l'enfer pour un tout petit bout d'espoir. Descendre dans le chaos du parcours d'un écorché vif que la vie a jeté sur les routes et dans les villes. Pilo a encore la salive de mettre sa vie en mots. Il veut sortir de la spirale de la mort, sauver sa vie, y mettre un peu de poésie.
Sébastien Lanz recueille cet homme seul avec toute la saveur du parler brut de Pilo. Mais à vrai dire, comment savoir, dans ce texte poignant, ce qui est de Pilo et ce qui est du dramaturge ? C'est là le tour de force. Est-on au théâtre ou dans la rue ? On écoute le malheur nous fendre le coeur, nous rendre moins durs.