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Sur quels critères pouvons-nous distinguer la composante non
médicale d'un acte posé par un professionnel de santé ? La
morale par exemple, peut-elle être étayée par la médecine ?
Celle-ci s'exerce-t-elle indépendamment des normes
culturelles, sociales et économiques de son époque ? Enoncées
sous la forme d'un interdit ou d'un ordre, les pratiques
prescriptives et proscriptives témoignent de frontières
mouvantes et irréductibles à la science ni même à la raison.
Le
Groupe d'échanges et de recherches sur la médecine et la santé
en sciences humaines et sociales (Germes-SHS) a organisé à la
Maison des sciences de l'homme Ange-Guépin en novembre
2009 deux journées d'études intitulées Proscrire, prescrire :
présence d'enjeux non médicaux dans les questions de santé,
ouvertes aux chercheurs en sciences humaines et sociales et
aux professionnels de santé.
Le croisement des regards
disciplinaires (sociologie, anthropologie, psychologie,
philosophie, histoire, médecine générale, psychiatrie, santé
publique, pharmacie) et les échanges et débats l'accompagnant
ont illustré l'ampleur de ces enjeux. Les contributions
rassemblées dans cet ouvrage ont en commun de se référer
systématiquement à des pratiques concrètes, mais les façons
dont les auteurs se saisissent de la dissociation entre médical
et non médical divergent : certains auteurs privilégient l'entrée
par la proscription et d'autres par la prescription, d'autres
encore étudient l'alternance des deux.
Ces enjeux sont ici
repérés dans des champs aussi divers que ceux de la
procréation, de la sexualité ou des conduites alimentaires ; à
travers des actes de soin ou des politiques de prévention ; du
point de vue des soignants comme de celui des patients.