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La mer offre à l'homme le contenu de ses coffres pour peu
qu'il ne la laisse pas trop longtemps seule face à ses solitudes
immenses. Les poètes s'exécutent et osent ouvrir la boîte de
Pandore. Ils donnent à contempler des jardins ultramarins
recelant des fleurs : les lourds chrysanthèmes bleus, des
myosotis en touffe, des roses sans tiges, des fleurs d'ombre
aux ventouses jaunes ; puis, des fruits vénéneux du large, ses
longs varechs, ses algues chevelues.
La mer les réunit en
d'aussi beaux bouquets que sur la terre, et, tout comme le ciel,
elle abrite des étoiles. En surface, elle égale ou dépasse en
beauté toutes les nuances et les éclats du plafond céleste. C'est
une eau verte dévorant les azurs verts aux longs figements
violets. Les flots ont aussi la couleur grise des vieux étains, ou
bien, sur l'ombre transparente, parfois la nage d'un poisson
l'irise d'or, de nacre et d'émeraude.
Dans son apparence, ce
désert liquide ne garde pas de trace humaine mais se confond à
l'azur : La mer est un ciel bleu tombé, un Ciel à l'envers.
Vivier d'une faune monstrueuse, elle accueille les méduses
mauves, le Léviathan et un peuple de sirènes aux chants
hypnotiques. Et ses parfums captivent et attisent les désirs.
Natacha Alexandre et Frédérique Jacquemin, convoquent ici
les anciens (Coleridge, Hugo, Verlaine, Baudelaire…) et les
modernes (Ponge, Neruda, Maulpoix, Queffélec...
) pour
rendre un hommage magnifique à la poésie de notre mer
nourricière.