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« Soudainement, elle arrêta son discours... Natole tout pâle avait saisi la bouteille de gnole, s'en versait en tremblant une rasade dans sa tasse à café, l'avalait d'un trait et retombait dans son fauteuil, comme terrassé. Tout d'un coup, la terrible phrase arriva à l'entendement de Nini. — Qu'est-ce que tu dis ? Assassiné ? Natole, qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce que tu as vu ? Tu déraisonnes ? Se faire assassiner ? Voyons, on ne se fait pas assassiner exprès ? Et qui a été assassiné ? Gérald, le petit-fils de...
Peu à peu, Natole reprenait ses esprits. — Oui, Gérald, près de la porte de la grande serre... étendu par terre, bras écartés et... la gorge tranchée... avec ma serpette ! On l'a posée près de lui. La pluie, la grêle ont entraîné le sang... c'est tout rouge autour de lui... de cette gorge ouverte, profond ! Ces yeux grands ouverts, la bouche qui semble hurler... c'est... c'est... » Court mais intense, économe mais mené avec un sens quasi horloger du rythme, « La Chambre des oiseaux » s'appuie sur un contexte et des motifs particulièrement efficaces.
Demeure bourgeoise, famille dysfonctionnelle, hiérarchie sociale, secrets qui affleurent à la surface du présent, fausses pistes et allures de huis clos : de ces éléments, Gellereau tire un roman à l'atmosphère immédiatement captivante... Une œuvre policière éminemment classique, et cela dans le sens le plus noble du terme.