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A partir du milieu du XVIe siècle, les déprédations causées par les pirates sino-japonais ferment les portes du marché chinois aux marchands japonais. Ces derniers investissent alors de plus en plus dans le commerce avec l'Asie du Sud-Est. Ils peuvent y échanger leur argent et leur cuivre contre de la soie et des produits tropicaux. Pour les Japonais, le Dai Viêt présente des avantages décisifs : il accueille des marchands venus de Chine et est le seul pays de la région à produire lui-même de la soie.
De plus, les autorités des deux pays partagent une conception similaire de l'étiquette commerciale et diplomatique et une instruction fondée sur les mêmes classiques. Le Champa, quant à lui, revêt une importance capitale auprès des autorités japonaises en tant que pourvoyeur de bois précieux. Ces relations connaissent une profonde restructuration au cours des années 1630, quand le shogunat interdit aux Japonais de quitter le pays, sans que cette connexion ne disparaisse.
La proximité entre le Japon et le Dai Viêt en a donc fait des partenaires privilégiés, ce dont témoigne l'intensité des échanges diplomatiques et le désir de les raviver après 1635. Ces relations ont joué un rôle majeur dans le renforcement politique des Etats en présence, en particulier le Dàng Trong ("Cochinchine") des seigneurs Nguyên, qui émerge au XVIIe siècle et dépend fortement de ses relations extérieures.
Elles ont également conduit à la naissance, dans les ports vietnamiens, de communautés japonaises. Les résidents japonais y ont occupé une fonction centrale, celle d'intermédiation entre Européens et autorités vietnamiennes.