Né à La Réunion en 1972, Lionel Lauret est diplômé de l'Ecole des arts décoratifs de Strasbourg, France. Dans ses créations se mêlent autant de science que d'innocence, et l'on sent toute une tendresse de l'artiste à l'égard des figures qui l'habitent. Il révèle des familles, et nous entraîne dans son univers métaphorique, porteur de son regard sur le monde. Ses pratiques sont diverses : Sculpture, peinture, dessin, installation vidéo protéiforme.
Son lexique est mythologique, historique, poétique, onirique. Son travail autour des représentations Iconiques et patrimoniales, relate les hommes, les femmes, les objets, les Dieux, les images qui lui sont chères et qui nous accompagnent au quotidien. Incarnées par des personnages historiques ou mythiques, des objets, des lieux, des scènes de vie ou chaque représentation est un voyage dans l'immensité cultuelle ou culturelle de nos origines, explorant ce qui constitue notre singularité.
Catalyseur d'émotions, ses projets artistiques sont des moments de rencontres privilégiés où se côtoient les ancêtres et les hommes d'aujourd'hui. Gabriel Fontaine est un réunionnais qui a grandi dans le quartier de Bras-Creux au Tampon. Très vite, il se passionne pour la culture locale : textes, musique... par le biais du théâtre. Fils d'animateur de bals lontan, il a toujours baigné dans un univers musical péï.
C'est lors d'un concert de Gramoun Lélé aux Florilèges dans les années 90 (il était alors âgé de 12 ans) qu'il reçut "un choc", dit-il ! Et c'est à partir de ce moment qu'il décide d'aller dans les profondeurs de ses racines réunionnaises... Collégiens, Gabriel et ses acolytes se mettent à traduire un fabliau du Moyen Age en créole réunionnais. Ces audacieux comparses avaient "secoué" l'assemblée.
Déjà, à l'époque, le park bèf était évoqué. Il devient ensuite professeur des écoles où il initie les petits métropolitains enjoués aux percussions créoles sur des chansonnettes françaises : "Vive le vent" en version maloya a été, sans le savoir, le précurseur de ce projet. Aujourd'hui, Gabriel est devenu professeur certifié de créole réunionnais dans le secondaire. Et c'est avec ses enfants qu'il redécouvre les comptines de son enfance : les françaises apprises à l'école, les créoles chantées par maman.
Ce qui a engendré le désir de métisser les deux langues, de faire dialoguer les deux univers... Née à l'île de La Réunion, Katrine Lucilly est une créole des hauts qui a été bercée depuis son plus jeune âge par les douces mélodies des comptines du monde : créoles, françaises, espagnoles... A 21 ans, une licence d'allemand mention Français langue étrangère (option russe ! ) dans son bertel, cette jeune étudiante quitte son île natale pour des contrées inconnues, ce qui va lui faire prendre conscience des richesses de son île, de sa culture, de sa langue.
De retour à La Réunion, elle travaille en tant que secrétaire de la rédaction pour un journal local, où les deux langues, françaises et créoles, se mêlent joyeusement. C'est à ce moment-là que le créole réunionnais écrit (sa graphie, ses origines, ses couleurs, ses parfums...) vont susciter chez elle un profond intérêt. Aujourd'hui, à 41 ans, cette maman mélomane et professeure des écoles baigne avec beaucoup d'enthousiasme les enfants qu'elle côtoie dans les musiques du monde russe, africaine, brésilienne, créole..., et dans la langue réunionnaise, bien entendu !