Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Lorsque nous nous sommes présentés dans l'avant-port, il y avait une accalmie qui encouragea M. Bertho à avancer plus loin qu'il ne convenait peut-être...
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Lorsque nous nous sommes présentés dans l'avant-port, il y avait une accalmie qui encouragea M. Bertho à avancer plus loin qu'il ne convenait peut-être de le faire et à un moment donné la baleinière qui se trouvait attirée du côté de la sortie par l'effet de retrait de la lame s'est trouvée tout à coup en présence de lames très grosses. Il y avait danger à virer de bord à ce moment-là, aussi fit-il scier pour maintenir l'embarcation debout à la mer, quand quelques secondes après une lame énorme barrant la passe et dont j'estime la levée à deux mètres, dont la volute allait de bout en bout, capela et chavira la baleinière. Nous fûmes tous jetés à l'eau et couverts. Il se passa quelques secondes pendant lesquelles je nageais, lorsque je revins à la surface je sentis quelque chose de résistant, c'était la quille de l'embarcation à laquelle je me cramponnais en regardant autour de moi. J'eus la satisfaction de voir M. Tranchant cramponné à la quille ainsi que M. Bertho, capitaine du port, et M. Mehouas, agent des postes, et nous fûmes encore couverts par deux lames énormes, aucun de nous ne fut enlevé, bien que la carène de l'embarcation recouverte d'une couche de limon très glissante n'offrît pas beaucoup de prise. Pei-Ho, commandant Caillaud, 21 août 1898