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Au sein du discours esclavagiste qui s'est développé au siècle des Lumières dans les nations colonisatrices européennes, on remarque que le discours antiabolitionniste anglais présente une réelle originalité de par la multiplicité de références employées par les auteurs de textes esclavagistes britanniques afin de faire évoluer leur argumentation au cours du débat sur l'abolition. Pour bien comprendre cette spécificité du discours antiabolitionniste anglais et son impact sur la société britannique et les sociétés créoles de l'époque, il paraît intéressant de se pencher sur les références multiples qu'ont pu adopter les partisans de l'institution pour maintenir l'esclavage, et de les comparer aux arguments du discours esclavagiste français.
Il apparaît que les antiabolitionnistes anglais ont en réalité combiné plusieurs modèles de référence pour étayer leur défense du système, qu'il s'agisse d'arguments pseudo-scientifiques fondés sur les nouvelles théories raciales concernant la gradation des espèces et les hypothèses polygénistes initiées par les naturalistes, de références religieuses empruntées à la Bible ou encore de modèles politiques et juridiques inspirés des civilisations antiques.
Le recours à ces références très diverses a permis aux antiabolitionnistes d'inclure de façon permanente dans leur discours le postulat de l'infériorité de la race noire ; afin de pouvoir continuer d'utiliser à leur profit le statut de "bien meuble" des esclaves en se retranchant derrière la protection du droit à la propriété dans son interprétation juridique la plus stricte.