Parloirs Bénédictins et dialogues philosophiques - autour de quelques paradoxes communs à l'Évangile et à la Règle de saint Benoît

Et si l'on faisait dialoguer l'Evangile et la Règle de saint Benoît, à partir d'une caractéristique commune ? Ce pourrait être les paradoxes qu'ils contiennent l'un comme l'autre. On connaît ceux de l'Evangile : Les premiers seront les derniers, Qui veut gagner sa vie la perdra, Heureux ceux qui pleurent... Mais la Règle de saint Benoît et la vie monastique qui s'y conforme sont elles aussi pétries d'attitudes que, dans le monde, on jugerait contradictoires.
Ainsi : comment prétendre à la liberté en portant aux nues l'obéissance ? Comment gouverner, lorsqu'on est abbé, en se faisant serviteur ? Pourquoi se couper du monde lorsqu'on a un idéal de charité à l'égard des hommes ? Est-il possible de chanter à gorge déployée en cultivant l'intériorité et le silence ? Ces Parloirs bénédictins font dialoguer l'Evangile et la Règle bénédictine, c'est pour tenter de lever ces apparentes contradictions et ainsi de mieux comprendre la folie de la vie monastique, à la lumière de la folie de l'Evangile.
Voici un livre où la parole, plurielle, circule pour évoquer certaines notions clés de l'Evangile et de la Règle de Saint Benoît, qui, lorsqu'on les rapproche, semblent s'opposer ; puis, pour tenter de dépasser ces paradoxes par le haut, ou du moins, pour montrer la façon dont ils sont résolus dans l'idéal de vie évangélique et bénédictin. Le dialogue y est donc présent dans le contenu, puisqu'il s'agit de confronter, de faire dialoguer des notions fondamentales de la Règle et de l'Evangile, a priori contradictoires.
Ainsi obéissance et liberté ; accueil et clôture ; commandement et service ; joie et croix ; abandon à Dieu et maîtrise de soi ; action et contemplation ; vivre et mourir ; justice et miséricorde ; chant et silence... Mais le dialogue sera également présent dans la forme des parloirs, qui seront moins des interviews que des conversations, des entretiens, des échanges à la fois existentiels (donc surtout pas mondains) et spirituels (plutôt que psychologiques), entre moines (Dom Pateau, abbé de Notre-Dame de Fontgombault, le père Damien de l'abbaye Sainte Madeleine du Barroux), moniales, oblats bénédictins, prêtres séculiers, oblats, et une philosophe chrétienne (Catherine Conrad).