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Lorsque Prosper Mérimée vint en Corse (1839), c'était en mission officielle, pour en dresser l'inventaire du patrimoine historique. Son ambition personnelle était toutefois toute littéraire, bien décidé qu'il fut à trouver ses sources d'inspiration dans une île déjà connue pour ses ombres et sa lumière. Il se fit raconter moult histoires de bandits et de vendettas. Pour composer Colomba, le roman qui fit sa gloire, il se basa sur deux événements qui lui furent racontés dans le Valinco : une vendetta et un " exploit " fameux, un " coup double " que Jérôme Rocca Serra réussit contre ses ennemis.
L'image et couleur locale eurent raison de son esprit imaginatif et il croqua ces épisodes de façon tellement réaliste que l'on put sans peine y reconnaître les véritables protagonistes. Cela ne fut pas sans conséquences funestes... Ignorant tout du contexte anthropologique et familial dans lequel ces événements s'inscrivait, il raviva la flamme d'une vendetta à peine éteinte. Reprenant les fils de la généalogie et des événements qui précédèrent la commission des crimes et des vengeances, Jean Rocca Serra dresse le tableau de fond qu'ignorait Mérimée.
Sans ce contexte, rien de ce qui fut raconté à Mérimée n'a de sens et rien dans ce que ce dernier a retranscrit ne pourrait justifier les meurtres qui s'ensuivirent.