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La Justice restaurative est un processus dans lequel la victime d'une infraction et le délinquant participent ensemble activement à la résolution des problèmes découlant de cette infraction. Elle s'est jusqu'à présent définie par une stratégie d'évitement du système pénal : plus humaine, parce que moins punitive, plus innovatrice, parce que moins formelle que la justice pénale étatique. Envisagée depuis nos pratiques pénales conventionnelles, la justice restaurative apparaît alors comme une infra-justice ou, pire encore, comme une anti-justice.
De plus, et malgré un certain nombre d'expériences réussies dans le monde anglo-saxon (Australie, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, Canada), elle représente aujourd'hui une option peu créditée par les juristes et les responsables politiques en France. L'approche adoptée est à !a fois normative - puisqu'on s'interroge sur les raisons, les valeurs et les principes qui étayent la justice restaurative, d'une manière générale - et comparative, puisque la réflexion se nourrit d'exemples tirés de pays qui diffèrent au niveau de leurs histoires pénales et de leurs traditions légales (France, Belgique, Grande-Bretagne, Etats-Unis).
Ce numéro de Raisons Politiques propose d'explorer le potentiel qu'a le mouvement restauratif aujourd'hui d'engager un tournant institutionnel par rapport à nos pratiques pénales, et dans quelle mesure il serait susceptible d'orienter l'institution pénale dans une direction nouvelle.