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L’originalité de Des nœuds d’acier est de mettre en scènes des protagonistes très surprenants. En effet, les bourreaux sont deux vieillards vivant en autarcie dans leur ferme perdue entre plateaux et collines, la victime elle, est un ex-taulard qui a été condamné pour avoir rendu son frère grabataire.
Le récit est écrit à la première personne, du point de vue de Théo. On découvre un homme sans regret pour les crimes qu’il a commis. Sandrine Colette prend le parti de le dépeindre comme quelqu'un de mauvais dans les premières pages du livre.
Ensuite, on se surprend à
éprouver de la sympathie pour lui, on a l’impression qu’il se purge de ses démons intérieurs en faisant de longues randonnées. À ce titre, l’auteur arrive très bien à retranscrire la beauté des paysages et les différents changements de saisons qui auront lieu au cours de l’histoire.
Bien que certaines scènes soient assez violentes et crues dans les descriptions, le gros du texte s’attarde sur la psychologie des personnages.
Petit à petit, on voit Théo plier sous le joug de ses geôliers. D’abord on se rebelle, ensuite on se résigne.
Il y a juste un chapitre, vers le dernier tiers du livre qui fait un peu redit avec les précédents et qui aurait peut-être pu être évité. C’est bien là la seule chose que je pourrais reprocher à l’auteur (5 ou 6 pages sur 256, pas de quoi mettre en péril l’ouvrage).
Tout cela est amené de manière judicieuse, et l’ensemble est crédible. La plume de Sandrine Colette est agréable et s’attarde principalement sur le ressenti des personnages. C’est ce qui fait de Des nœuds d’acier un roman de grande qualité qui vous prend aux tripes.
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On démarre le récit à 100 à l’heure, pendant 90 pages ça n’arrête pas. Malgré cela, Sire Cédric pose les bases de son intrigue et présente les protagonistes avec brio, et ce dans le feu de l’action. C’est seulement à la fin de la première partie que l’on peut lever les yeux du livre et reprendre son souffle. Voilà une (longue) introduction magistrale, de quoi être rassuré pour la suite de la lecture.
Le Vauvert et Eva me font penser au duo d’enquêteur Sharko/Hennebelle de Thilliez. Eva est un personnage atypique, l’idée de faire d’elle un profileur albinos est
excellente et ouvre des perspectives intéressantes en terme de psychologie. Elle est traumatisée par un lourd passé qui l’oblige à prendre des médicaments pour éviter d’avoir d’étranges visions (chez Thilliez, Sharko ne se remet pas de la mort de sa femme et de sa fille, il a lui aussi des visons). Vauvert est quant à lui plus terre à terre, c’est un homme de terrain un peu tête brulée (rôle tenu par Hennebelle pour l’auteur du Nord de la France).
Aux éléments du thriller, Sire Cédric ajoute des ingrédients fantastiques, mais attention, ici c’est du sérieux. L’écrivain nous plonge dans le folklore européen. Les références majeures dans le domaine étant Vlad l’empaleur (celui du Dracula de Stoker) et la Comtesse Bathory (une forte sympathique demoiselle hongroise qui prenait des bains de sang pour ne pas vieillir. Heureusement, de nos jours il y a le lait d’ânesse). Les composantes surréalistes sont parfaitement maitrisées et se marient à merveille dans le récit.
La musique est source d’inspiration pour l’auteur, il se permet même une scène se déroulant dans un club où joue le groupe de Métal portugais Moonspell, un régal pour les amateurs du genre.
Sir Cédric fait partie de ces personnes qui ont su intégrer les influences du cinéma dans leurs écrits. Les chapitres sont courts et donnent un rythme incroyable au texte. Parfois, ils ne sont composés que d’une seule page, comme si, lors d’un film, deux scènes s’entrechoquaient.
Les 100 dernières pages sont d’une intensité rare. L’auteur excelle dans l’action et arrive à construire une atmosphère sombre et violente.
Une grande découverte pour moi !
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Pour une fois, je vous propose une chronique nouvelle par nouvelle. Il faut dire qu’elles sont de qualité disparate même si le niveau est plutôt bon (voir carrément très bon pour certaines).
La Meute de DOA : L’auteur choisit de plonger le lecteur en plein cœur de l’action puisque le texte relate un raid militaire. C’est bourré d’adrénaline et immersif.
Le clandestin de Franck Thilliez : Voici un récit qui fait froid dans le dos. Inspiré d’un fait réel (que je ne citerais pas afin de préserver la surprise), Franck Thilliez délivre une histoire très sombre qui touche à un des plus grands tabous existants.
Un canard au sang de François Boulet : Encore un récit tiré d’un fait divers. Il s’agit d’une histoire d’amour plutôt…sanglante. Voici la preuve que les garçons ne sont pas faits pour la cuisine! J’ai découvert une plume fort agréable et je me plongerais avec plaisir dans le travail de Fabrice Boulet.
Max Vegas de Marcus Malte : cette nouvelle est un peu à part dans le recueil, d’un ton différent elle raconte une tranche de vie d’un homme qui fait parler les morts. D’une grande qualité d’écriture, ce texte est plaisant à lire.
L’échappée de Caryl Ferey : Monsieur Ferey a de l’humour, il l’a déjà prouvé avec Raclée de verts et son travail pour Les Petits polars du Monde. Il nous invite donc à faire une croisière en compagnie de toute sa famille. Très drôle !
Une trajectoire d’Antoine Chainas : gros coup de cœur pour ce texte. Un homme dévoré par l’ambition sacrifie sa vie de famille. Voilà qui est dans l’air du temps et raconté avec justesse. La meilleure nouvelle du recueil selon moi !
Dernière lumière d’Antonin Varenne: L’histoire d’une femme qui était incapable de bien choisir les hommes avec qui elle va partager sa vie. Sympathique.
Le point de vue de la gazelle de Serge Quaduppani : Direction Tunis pour vivre la révolution de l’intérieur. C’est presque une fable que nous écrit l’auteur.
L’exfiltration d’Olivier Truc : Dialogue dans un train entre un extradé et un agent russe. Là je passe, je suis complètement passé à côté.
En synthèse je dirais que Brèves de noir est fort distrayant dans l’ensemble et qu’il contient une véritable pépite (Antoine Chainas).http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/2014/04/chronique-de-breves-de-noir.html