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Ce numéro varié est principalement consacré à un champ historiographique dynamique, l'histoire de la consommation au XXe siècle. Analysant deux organisations catholiques, la Ligue sociale d'acheteurs (1902) et l'Union féminine civique et sociale (1925), représentant deux tendances distinctes respectivement la consommation équitable et le consumérisme axé sur la défense des droits des consommateurs, Marie Chessel interroge le rôle des catholiques dans l'organisation des consommateurs.
Egalement centrée sur l'entre-deux-guerres, Claire Leymonerie retrace la naissance d'une "pédagogie de l'achat rationnel" autour de la Ligue d'organisation ménagère, qui préparait les femmes des classes moyennes et de la bourgeoisie à assurer leur rôle de consommatrice d'objets techniques nouveaux, au premier rang desquels les appareils ménagers. Dans cette même optique, Rebecca Pulju revient pour les années 1944-1968 sur "l'art de faire son marché", lequel a surtout reposé sur la responsabilisation et l'éducation des consommatrices.
Enfin, Orsi Husz présente, au travers du cas suédois, le consumérisme des femmes et la financiarisation de la vie quotidienne dans les années 1960 via une initiative atypique : des campagnes d'information organisées par une banque à destination des femmes. Deux articles relèvent eux de l'histoire de la circulation des idées politiques et économiques au XIXe siècle. Revenant sur la culture et l'action politique des républicains et communistes à Barcelone entre 1838 et 1856, période d'importants bouleversements induits par la révolution industrielle, Genis Barnosell montre des groupes notamment très influencés par Etienne Cabet, député chrétien, penseur français et fondateur d'une communauté utopique.
Pour l'Outre-Rhin, Bernd Zielinski retrace lui les origines théoriques de la cogestion ouvrière dans les entreprises allemandes au prisme des évolutions entre quatre grands théoriciens, Robert von Mohl, Gustav Schmoller, Friedrich Naumann et Fritz Naphtali.