Villes en ruine - Images, mémoires, métamorphoses

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Monica Preti et Salvatore Settis - Villes en ruine - Images, mémoires, métamorphoses.
Dans la mythologie gréco-latine comme dans la tradition judéo-chrétienne, les hommes ont subi des bouleversements qui les ont dépassés et dont les... Lire la suite
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Résumé

Dans la mythologie gréco-latine comme dans la tradition judéo-chrétienne, les hommes ont subi des bouleversements qui les ont dépassés et dont les villes ont souvent constitué le théâtre, de l'Atlantide à Troie, de Sodome et Gomorrhe jusqu'au monde dévasté par les cavaliers de l'Apocalypse. C'est que l'histoire de nos villes est jalonnée d'événements traumatiques et de destructions, qu'il s'agisse de désastres naturels comme les tremblements de terre, les inondations, les éruptions volcaniques, ou bien de dévastations causées par l'homme, tels les guerres et les incendies.
Ainsi les villes sont-elles le plus souvent des palimpsestes bâtis sur les ruines de mondes révolus. Selon les cas, les fragments, débris et décombres subsistants sont valorisés ou relégués, exaltés ou délaissés, remployés ou oubliés ; pour autant, ils ne cessent de marquer la culture matérielle et immatérielle, de susciter rêveries et fantasmes. On ne saurait donc s'étonner de la place que l'histoire de l'art occidental a accordée aux représentations des catastrophes, où les villes constituent bien souvent l'une des scènes privilégiées de la manifestation du désastre.
Lieu de l'activité opiniâtre de l'homme, qui y inscrit ses efforts pour s'élever, elle est en même temps le témoignage tangible de sa fragilité face aux forces de la nature. Dans ce lieu de vie, soumis périodiquement aux désastres, les peurs et les menaces frappent l'imaginaire et suscitent la création artistique. S'explique ainsi la force métaphorique des images de villes détruites : jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les représentations des catastrophes ne sont presque jamais exclusivement documentaires, quand bien même elles se réfèrent à des événements historiques concrets.
Pour leurs auteurs, il ne s'agissait pas tant (ou seulement) de décrire une destruction que de l'interpréter, de l'inscrire dans un faisceau d'explications capable de donner un sens à l'événement, de le rendre intelligible et par là acceptable, en justifiant les reconstructions successives. Ce livre propose une série de contributions qui s'inscrivent dans le temps long de la culture occidentale - de l'Antiquité au XXe siècle - tout en portant le regard sur d'autres civilisations, notamment vers les cultures chinoises et indiennes.
A travers ces apports spécifiques, trois questions complémentaires et convergentes orientent la réflexion. Quelle est la généalogie culturelle de ces significations métaphoriques, quels en sont les implications et les champs d'utilisation ? Est-il possible de trouver dans d'autres cultures, indépendantes des cultures d'origine européenne, un rôle comparable des ruines dans des contextes représentatifs ou symboliques ? Enfin, dans un monde comme le nôtre, caractérisé par l'évolution rapide de contacts de plus en plus intenses entre les cultures, la représentation et la métaphorisation des ruines ont-elles gardé leur fonction ? - Issu d'un colloque organisé par l'Auditorium du Louvre les 18 et 19 octobre 2013 dans le cadre du programme de recherches «Catastrophe : histoire, mythes, images», ce livre propose une série de contributions qui s'inscrivent dans le temps long de la culture occidentale - de l'Antiquité au XXe siècle - tout en portant le regard sur d'autres civilisations, notamment vers les cultures chinoises et indiennes.
L'histoire de nos villes est jalonnée d'événements traumatiques et de destructions. Les fragments, débris et décombres subsistants ne cessent de marquer la culture matérielle et immatérielle, de susciter rêveries et fantasmes. Ainsi s'explique la place que l'histoire de l'art occidental a accordée aux représentations des catastrophes, dont les villes sont bien souvent le théâtre. Quelle est la généalogie culturelle de ces significations métaphoriques, quels en sont les implications et les champs d'utilisation ? Est-il possible de trouver dans d'autres cultures un rôle comparable des ruines dans des contextes représentatifs ou symboliques ? La représentation et la métaphorisation des ruines ont-elles gardé leur fonction aujourd'hui ? Au printemps 2016, le musée du Louvre consacre une exposition au peintre Hubert Robert, surnommé «Robert des ruines».

Caractéristiques

  • Date de parution
    14/10/2015
  • Editeur
  • ISBN
    978-2-7541-0846-1
  • EAN
    9782754108461
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    320 pages
  • Poids
    1.295 Kg
  • Dimensions
    19,5 cm × 26,5 cm × 2,5 cm

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À propos des auteurs

Monica Preti est historienne de l'art, docteur en histoire et civilisation de l'Institut universitaire européen. Ancienne pensionnaire scientifique à l'Institut national d'histoire de l'art, elle est, depuis 2006, responsable de la programmation en histoire de l'art et archéologie à l'auditorium du Louvre. Ses recherches portent principalement sur la culture visuelle dans l'Europe moderne : en particulier sur les rapports entre art et littérature au XVIe siècle (Imaginaire de l'Arioste, l'Arioste imaginé, avec Michel Jeanneret, Gourcuff Gradenigo, 2009 ; L'Arioste et les arts, avec Michel Paoli (dir), Officina Libraria, 2012) et sur l'histoire du goût, des collections et des musées aux XVIIIe et XIXe siècles (Ferdinando Marescalchi (1754-1816) : un collezionista italiano nella Parigi napoleonica, Minerva, 2005 ; Delicious Decadence : The Rediscovery of French Eighteenth-Century Painting in the Nineteenth Century, avec Guillaume Faroult et Christoph M Vogtherr (dir), Ashgate, 2014).
Elle a récemment dirigé, avec Marco Folin, un ouvrage collectif sur l'iconographie de la ville détruite : Wounded Cities : The Representation of Urban Disasters in European Art (14th-20th Centuries), Brill, 2015. Salvatore Settis a été directeur du Getty Research Institute à Los Angeles entre 1994 et 1999 et de l'Ecole normale supérieure de Pise entre 1999 et 2010. Il figure parmi les membres fondateurs du Conseil européen de la recherche.
Ses travaux portent sur l'histoire de l'art antique (La Colonna Traiana, Einaudi, 1988 ; Laocoonte : Fama e stile, Donzelli, 1999 ; Artemidoro : Un papiro dal I al XXI secolo, Einaudi, 2009) et moderne (La "Tempesta" interpretata : Giorgione, i committenti, il soggetto, Einaudi, 1978, en français L'Invention d'un tableau : "La Tempête" de Giorgione, Editions de Minuit, 1987 ; Artisti e committenti fra Quattro e Cinquecento, Einaudi, 2010).
On lui doit également des publications sur les questions du patrimoine public et de l'héritage culturel (Italia S p A : L'assalto al patrimonio culturale, Einaudi, 2002 ; Futuro del "classico", Einaudi, 2004 (Le Futur du classique, Liana Levi, 2005) ; Battaglie senza eroi : I beni culturali tra istituzioni e profitto, Electa, 2005 ; Paesaggio costituzione cemento : La battaglia per l'ambiente contro il degrado civile, Einaudi, 2010 ; Azione popolare : Cittadini per il bene comune, Einaudi, 2012).
Son dernier livre, publié en 2014 aux éditions Einaudi, a été traduit en français sous le titre Si Venise meurt (Hazan, 2015). Il est membre de l'Accademia dei Lincei, de l'American Philosophical Society à Philadelphie et de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Salvatore Settis est intervenu à 1'Ashmolean Museum à Oxford pour les Isaiah Berlin Lectures et à la National Gallery de Washington pour les Mellon Lectures.
Il a occupé la chaire du musée du Prado à Madrid. Il est président du conseil scientifique du musée du Louvre.

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