Rares sont les auteurs capables d’appeler les éléments. D’envoyer les rayons de soleil nous réchauffer le dos ou d’ordonner au froid de nous glacer jusqu’aux os. Carl-Keven Korb détient ce pouvoir. Il nous perfore la peau d’une plume fine et précise.
« Une nuit pleine de dangers et de merveilles » transporte le lecteur dans un monde merveilleux ou tout semble tordu et dilaté. On rencontre des araignées de glace, des renards invisibles, on tend des fils de fée dans une nuit de cristal.
On évolue dans un univers proche de « La Conté » du Seigneur des anneaux.
Sédalie
Price est promise à Amédée Tranchemontagne, un homme puissant, un homme qui a une emprise totale sur la région du Mont-Valin et sur ses habitants. Il vit dans un palais extravagant, un palais construit de planches et de poutres, il est entouré d’hommes encapuchonnés et de Gargouille, son chien de garde.
Le destin de Sédalie est scellé à celui du Tranchemontagne lors d’un banquet. Son père la cède contre un droit de passage, la belle sert de monnaie d’échange.
Clac... Clac. Le corps de Sédalie est emprisonné dans un manteau, un manteau magique, le vêtement l’épouse comme un homme.
Le Tranchemontagne rit, il rassure sa belle « ça va aller, fille. »
Après le banquet, Sédalie est recluse par son Seigneur et Maître. Elle est surveillée par l’affreux Gargouille. Personne ne peut l’approcher, ni sa mère, ni son petit frère, Baptiste. C’est alors que les massacres commencent...
On découvre le corps d’une jeune fille éparpillé dans la vallée. Une famille entière est assassinée, la porte de la maison a été pulvérisée.
La population fait appel à la garde Canayenne (bravo l’auteur !)
Samuel, amoureux fou de Sédalie rôde. Êcho, sa confidente énigmatique veille.
Fable et conte sont ici étroitement mêlés.
Heureusement, quand les contes frôlent l’excellence l’empreinte est profonde mais les contours s’estompent. On peut ainsi lire et relire l’histoire à l’infini et découvrir à chaque fois un aspect inédit.
On est dans la légende de l’ogre très présente au Québec, de ce côté de l’Atlantique, on a un peu plus de mal, c’est vrai. C’est comme si ce conte était dans une cage, il faut trouver la clé de la cage.
Mais quand on entre dans l’histoire, c’est un pur délice. Chaque mot résonne comme une musique vive et puissante. N’hésitez pas à lire « Une nuit pleine de dangers et de merveilles » à voix haute, l’effet est démultiplié.
Aux éditions du chemin de fer les livres sont des objets précieux. Chaque texte est accompagné d’illustrations qui jalonnent et enrichissent l’histoire.
À mes yeux, Sédalie est devenue « La petite princesse. »
On est dans la cour des grands.
Annick FERRANT
RECOMMANDE PAR CULTURE-CHRONIQUE
Rares sont les auteurs capables d’appeler les éléments. D’envoyer les rayons de soleil nous réchauffer le dos ou d’ordonner au froid de nous glacer jusqu’aux os. Carl-Keven Korb détient ce pouvoir. Il nous perfore la peau d’une plume fine et précise.
« Une nuit pleine de dangers et de merveilles » transporte le lecteur dans un monde merveilleux ou tout semble tordu et dilaté. On rencontre des araignées de glace, des renards invisibles, on tend des fils de fée dans une nuit de cristal.
On évolue dans un univers proche de « La Conté » du Seigneur des anneaux.
Sédalie Price est promise à Amédée Tranchemontagne, un homme puissant, un homme qui a une emprise totale sur la région du Mont-Valin et sur ses habitants. Il vit dans un palais extravagant, un palais construit de planches et de poutres, il est entouré d’hommes encapuchonnés et de Gargouille, son chien de garde.
Le destin de Sédalie est scellé à celui du Tranchemontagne lors d’un banquet. Son père la cède contre un droit de passage, la belle sert de monnaie d’échange.
Clac... Clac. Le corps de Sédalie est emprisonné dans un manteau, un manteau magique, le vêtement l’épouse comme un homme.
Le Tranchemontagne rit, il rassure sa belle « ça va aller, fille. »
Après le banquet, Sédalie est recluse par son Seigneur et Maître. Elle est surveillée par l’affreux Gargouille. Personne ne peut l’approcher, ni sa mère, ni son petit frère, Baptiste. C’est alors que les massacres commencent...
On découvre le corps d’une jeune fille éparpillé dans la vallée. Une famille entière est assassinée, la porte de la maison a été pulvérisée.
La population fait appel à la garde Canayenne (bravo l’auteur !)
Samuel, amoureux fou de Sédalie rôde. Êcho, sa confidente énigmatique veille.
Fable et conte sont ici étroitement mêlés.
Heureusement, quand les contes frôlent l’excellence l’empreinte est profonde mais les contours s’estompent. On peut ainsi lire et relire l’histoire à l’infini et découvrir à chaque fois un aspect inédit.
On est dans la légende de l’ogre très présente au Québec, de ce côté de l’Atlantique, on a un peu plus de mal, c’est vrai. C’est comme si ce conte était dans une cage, il faut trouver la clé de la cage.
Mais quand on entre dans l’histoire, c’est un pur délice. Chaque mot résonne comme une musique vive et puissante. N’hésitez pas à lire « Une nuit pleine de dangers et de merveilles » à voix haute, l’effet est démultiplié.
Aux éditions du chemin de fer les livres sont des objets précieux. Chaque texte est accompagné d’illustrations qui jalonnent et enrichissent l’histoire.
À mes yeux, Sédalie est devenue « La petite princesse. »
On est dans la cour des grands.
Annick FERRANT