Aurore Bègue parvient avec ce joli roman à créer immédiatement une atmosphère de vacances familiales dont le lecteur ne sortira - avec regret, il est vrai - qu’au terme de sa lecture. “Treize”, comme l’âge d’Alice qui débarque avec ses parents et sa soeur Marie au bord de la Méditerranée pour quelques semaines de farniente au début des années 90. L’écrivain plante remarquablement le décor d’une famille comme il en existe des millions d’autres : un père professeur plein d’enthousiasme, une mère fragile dont Alice considère que c’est elle l’enfant
de la maison et une grande soeur en première L qui commence à se maquiller. Quant à Alice elle est au collège et passe pour ses professeurs pour être une fille intelligente, bien que – comme on l’écrit dans les bulletins scolaires - trop rêveuse et dans son monde...
C’est sans doute grâce à cette aptitude qui lui permet de se retrancher du monde qui l’environne qu’Alice possède un coup d’oeil d’aigle. Rien ne lui échappe, les manies des uns et des autres, les jeux de séduction, les petites lâchetés et les coups de coeur… Dans la villa de ses grands parents à l’architecture typiquement méditerranéenne, Alice occupe la chambre bleue où elle peut piocher dans une collection défraichie de “OK! Magazine”, “Journal de Mickey”, “Elle”, “Jeune & Jolie” de sa soeur ou plus loin encore de sa mère.
Treize ans c’est encore l’âge où le regard n’est pas brouillé par le désir intense de l’autre et où l’on n’est pas tout à fait entré dans la ronde de l'existence. Mais à treize ans la réalité ne vous épargne pas non plus, elle vous réserve son lot de bonnes et de mauvaises surprises.
Avec beaucoup de justesse Aurore Bègue se porte à la hauteur de la psychologie d’une jeune fille qui quitte l’enfance pour appareiller vers l’adolescence. Les chapitres sont courts et vifs et certaines pages du récit flirtent joliment avec le cinéma d’Eric Rhomer. Mais treize est aussi un chiffre talisman qui cherche son chemin entre le plaisir et la douleur, le bonheur et son revers, le début et la fin. En définitive “Treize” est un vrai livre de vie… car la vraie vie n’attend pas le nombre des années.
Appoline SEGRAN (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Aurore Bègue parvient avec ce joli roman à créer immédiatement une atmosphère de vacances familiales dont le lecteur ne sortira - avec regret, il est vrai - qu’au terme de sa lecture. “Treize”, comme l’âge d’Alice qui débarque avec ses parents et sa soeur Marie au bord de la Méditerranée pour quelques semaines de farniente au début des années 90. L’écrivain plante remarquablement le décor d’une famille comme il en existe des millions d’autres : un père professeur plein d’enthousiasme, une mère fragile dont Alice considère que c’est elle l’enfant de la maison et une grande soeur en première L qui commence à se maquiller. Quant à Alice elle est au collège et passe pour ses professeurs pour être une fille intelligente, bien que – comme on l’écrit dans les bulletins scolaires - trop rêveuse et dans son monde...
C’est sans doute grâce à cette aptitude qui lui permet de se retrancher du monde qui l’environne qu’Alice possède un coup d’oeil d’aigle. Rien ne lui échappe, les manies des uns et des autres, les jeux de séduction, les petites lâchetés et les coups de coeur… Dans la villa de ses grands parents à l’architecture typiquement méditerranéenne, Alice occupe la chambre bleue où elle peut piocher dans une collection défraichie de “OK! Magazine”, “Journal de Mickey”, “Elle”, “Jeune & Jolie” de sa soeur ou plus loin encore de sa mère.
Treize ans c’est encore l’âge où le regard n’est pas brouillé par le désir intense de l’autre et où l’on n’est pas tout à fait entré dans la ronde de l'existence. Mais à treize ans la réalité ne vous épargne pas non plus, elle vous réserve son lot de bonnes et de mauvaises surprises.
Avec beaucoup de justesse Aurore Bègue se porte à la hauteur de la psychologie d’une jeune fille qui quitte l’enfance pour appareiller vers l’adolescence. Les chapitres sont courts et vifs et certaines pages du récit flirtent joliment avec le cinéma d’Eric Rhomer. Mais treize est aussi un chiffre talisman qui cherche son chemin entre le plaisir et la douleur, le bonheur et son revers, le début et la fin. En définitive “Treize” est un vrai livre de vie… car la vraie vie n’attend pas le nombre des années.
Appoline SEGRAN (CULTURE-CHRONIQUE.COM)