J'aime beaucoup cet auteur qui fouille sans complaisance dans les travers de l'âme humaine. Il nous assène sa vision de la violence, de la folie, du narcissisme, de la cupidité... en nous laissant souvent secoués. Dérangeant, certes, mais comment dire ? C'est comme si l'électrochoc pouvait finalement être salutaire...
Concernant Snuff j'ai été un peu déçue. Vu le sujet auquel l'auteur s'attaque (les dessous glauques de l'industrie du porno) ça aurait du être un livre plus - je ne trouve pas le mot - percutant, dénonciateur, travaillé ???
L'histoire est trop simple, les personnages
idem, on en fait vite le tour. J'ai eu du mal à quitter le premier degré (pourtant indispensable chez Palahniuk) et cette fois j'ai été dérangée sans percevoir d'autres émotions, sans que cela génère de réflexions. Du coup "l'effet" est manqué et on se retrouve avec une histoire voyeuriste et bâclée.
Amis lecteurs je vous recommande toujours cet auteur, mais ne commencez surtout pas par Snuff...car c'est loin d'être le meilleur !!!
Poisseux et sans ambition
Si l'on ne gardait que le début et la fin, sans passer par l'incommensurable redondance de toutes les pages qui les séparent, il y aurait de quoi sauver ce roman.
Malheureusement, Palahniuk noie ses effets de style (bien gardés jusqu'aux dernières pages qui nous rassurent d'avoir jusqu'au bout) pour nous proposer une soupe infâme et dégradante de mecs qui... attendent par six cents dans une salle dégueulasse. Et il ne font que ça, attendre... à l'exception des premières et dernières pages où, miracle, l'intrigue se concentre.
Le switch de fin rend pourtant l'idée du roman intéressant, mais Palahniuk, depuis Survivant, se perd dans son obsession de montrer le moins ragoutant au détriment de son talent d'anarchiste anti-capitaliste convaincu. S'il pouvait revenir à la période de Fight Club, ses livres redeviendraient lisibles.