Dans la continuité du volume 1, consacré aux Seuils de l'œuvre dans le texte médiéval, ce second (et dernier) recueil s'intéresse plus spécialement aux rapports entre le texte de prologue et le statut générique des oeuvres qu'il introduit. La ligne directrice des études ici réunies a été de mettre en évidence la diversité, la plasticité, la capacité d'adaptation dont témoigne, du XIIe au XVe siècle ce 'rituel du seuil' que l'on aurait pu croire figé. Ont été examinés à cet effet les prologues de textes peu ou moins fréquentés par la critique, qui relèvent de l'hagiographie, de l'histoire, du théâtre, de la littérature morale, didactique, encyclopédique, et qui, dans l'équilibre canonique entre 'instruire' et 'plaire' font plutôt pencher la balance du côté de l'instruction, voire de l'édification...
Qu'il aide à définir, à maquiller, à réorienter le statut de l'œuvre, le prologue, pièce essentielle dans la justification de l'écriture, de la réécriture, de la " translation " ou de la mise en écrit, reste le lieu privilégié où moduler et faire évoluer l'interaction entre l'auteur, le traducteur, le compilateur, leurs commanditaires et le public plus large qu'ils espèrent atteindre.