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Il s'est passé quelque chose, c'est certain, quelque chose d'indéfinissable, un petit accroc dans la coutume, rien de grave, rien qui ne bouleverse les mémoires, et pourtant... Un enseignant quitte sa classe sans raison apparente et part se promener. Une conductrice de métro laisse sa rame à quai et remonte à la surface flâner à la lumière. Le portier d'un bar se désintéresse de son rôle et le Premier ministre lui-même décide de rester couché plutôt que d'aller enchaîner les réunions.
C'est, en réalité, sans agressivité ni revendication, dans la légèreté et la joie de vivre retrouvées, que toute la France s'arrête progressivement et se met à rêver d'une vie plus douce, différente, où tout ne tournerait pas autour des mots martelés quotidiennement de travail, de rentabilité et d'efficacité. Une sorte de rébellion inattendue, évidente, comme une épidémie salvatrice de bon sens : une maladie sans ordonnance dont personne ne voudrait guérir...
« Il y a quelque chose qui cloche, mais quoi donc ? »
[...]
Rêve général raconte cette journée extraordinaire où les personnages vont croiser des tartes à la crème, de somptueux cornichons, du PQ au thé vert, et même la déesse Occasion. Pourquoi cette journée est-elle si différente ? Parce que les personnages ne réfléchissent pas à leurs actes, ils agissent parce que c’est le moment ; parce qu’ils s’abandonnent à l’élan dans leur cœur qui leur dit : stop, c’est assez. Parce que les gens veulent juste avoir du temps pour eux, du temps qui n’est ni dicté ni compté, parce qu’on ne peut pas être heureux quand tout va si vite. Parce qu’ils n’ont plus confiance en les hommes politiques qui réforment sans rien réformer, surtout pas. Mais avant tout, cette journée est différente parce que les gens vont à la rencontre de l’autre et s’écoutent. Ils se métamorphosent, sortent de l’enlisement. Ils parlent d’un bien-être commun.
Le texte, qui est composé de chapitres de trois ou quatre pages, met en scène les personnages à tour de rôle, mêle les pensées et les dialogues dans un style indirect libre approprié. L’ensemble est rythmé et bien agencé, mais ce qui compte, au fond, ce ne sont pas tant les personnages, c’est l’idée qu’ils portent ensemble. Le jour où les gens en auront vraiment marre, un mouvement d’ampleur naîtra, pas forcément dans la forme qu’on imagine, et probablement désordonné, mais il naîtra. Rêve général, publié par les éditions Phébus, évoque une idée forte et pas si fantaisiste que ça.
Lisez le début de mon article sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/reve-general-nathalie-peyrebonne-a104217954