Ce livre m’a beaucoup déstabilisée, sur bien des domaines…
Tout d’abord, la forme. Ecrire un roman sous forme de post-its était vraiment très audacieux et cela n’a pas dû être facile à rédiger. Pourtant, Alice Kuipers nous happe immédiatement dans le vif du sujet et cette petite correspondance n’enlève rien au drame de la situation.
Ensuite, le style. L’auteure a su jouer sur le rythme, alternant des messages courts, quasi-télégraphiques comme avec les listes de courses, et des messages plus développés, quasiment des lettres, qui nous font nous rendre compte à
quel point la situation est difficile.
Enfin, le fond. Au début, les relations sont assez tendues et distantes entre Claire et sa mère. Leurs échanges se limitent à parler du contenu du frigo, du lapin, de l’argent de poche, des devoirs à faire tant au niveau scolaire pour Claire qu’au niveau professionnel pour sa mère qui n’a pas l’air fort présente dans sa vie… Pourtant, petit à petit, au fur et à mesure qu’elles apprennent à connaître et à vivre avec le cancer, on sent que leur relation s’approfondit, se développe, se fortifie. Elles commencent à parler de la vie amoureuse de Claire tout comme celle-ci s’enquiert régulièrement de la santé de sa mère. Les rôles s’inversent peu à peu, inexorablement, subtilement. Claire prend des décisions alors même que sa mère fait tout pour lui cacher l’ampleur du drame qui les frappe ainsi de plein fouet. De temps en temps ressurgissent les démons du passé : le problème de communication. Car si Claire n’obtient que rarement des réponses à ses questions, elle n’y met pas non plus du sien à sortir à droite et à gauche et à se réfugier chez son père quand cela ne va pas. On reconnaît bien là le comportement d’une adolescente mais cette dernière va très vite se retrouver face à des problèmes d’adultes, la faisant mûrir plus tôt que prévu au grand désarroi de sa mère malade qui aurait voulu mieux la protéger de tout cela.
Bref, un petit livre sympathique qui arrache une larme même si on en connaissait déjà la fin.
J’aurais aimé qu’il soit plus développé, car les échanges sont majoritairement assez superficiels. Mais le fond et la forme coïncident bien et on rentre très vite dans le jeu, aussi déstabilisant qu’il soit…
Claire mène une vie tranquille avec sa mère. Elles échangent régulièrement des petits mots qu'elles déposent sur le frigo, lien de communication privilégié de la maisonnée.
Le lecteur se prend au jeu et apprend à les connaître grâce à ces petits post-it laissés en évidence. Tout bascule le jour où la maman de Claire apprend qu'elle est gravement malade.
Tragique, sublime, qui vous arrache des larmes...